Mgr Barbarin a promu un prêtre condamné pour agressions sexuelles

 

Le cardinal Barbarin a promu en 2013 un prêtre du diocèse de Lyon condamné en 2007 à Rodez pour agressions sexuelles sur des étudiants.
Le cardinal Barbarin a promu en 2013 un prêtre du diocèse de Lyon condamné en 2007 à Rodez pour agressions sexuelles sur des étudiants.
LP/Jean Nicholas Guillo

    C'est un curé qui, visiblement, a été pardonné de ses pêchés par l'Eglise, aussi graves soient-ils. Son cas pose la question du «recyclage» par leur hiérarchie des ecclésiastiques condamnés par la justice. Selon nos informations, un prêtre, condamné pour agressions sexuelles sur des étudiants a été promu par

    . Les victimes étaient toutes majeures, il ne s'agit donc pas de pédophilie.

    Les faits remontent à 2007 alors qu'il exerçait à Rodez (Aveyron). Ce père, 55 ans aujourd’hui, a été condamné par le tribunal correctionnel de Rodez au printemps 2007 à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve pendant trois ans. Il a été jugé coupable d'agressions sexuelles commises sur des étudiants d'un foyer dont il en était le responsable. Les victimes lui reprochaient, notamment, des caresses déplacées.

    Ce prêtre est actuellement «en mission» dans le diocèse de Lyon où il est le curé d'une paroisse du Rhône. Il est arrivé dans le diocèse «vers 2008-2009». Il a d'abord été vicaire dans une paroisse avant d'en devenir son curé. A l'archevêché de Lyon, on est au courant du passé judiciaire de l'ecclésiastique «condamné à une peine avec sursis», mais cela ne semble pas incompatible avec une mission pastorale. «Il ne devait pas être en internat mais le juge d'application des peines n'a émis aucun avis négatif par rapport à un ministère paroissial», explique-t-on dans l'entourage du cardinal Barbarin.

    Rien, sur le plan légal, n'interdit effectivement au prêtre de diriger une paroisse. En 2013,

    C'était la même année que la promotion du

    . La nomination en tant que doyen nécessite l'instruction d'un dossier et, selon le droit canon, le «jugement prudent» de l'évêque qui le choisit. Ce père participe à des chroniques sur une radio chrétienne. Récemment, il répondait à la question : «Qu'est ce que le péché?»

    Mgr Barbarin connaissait-t-il le passé judiciaire de son prêtre quand il lui a accordé davantage de responsabilités ? «Il n'a pas envie de répondre à cette question», réplique l'un de ses proches. Le prêtre, ordonné en 1988, n'a pas répondu à nos multiples sollicitations. Son avocat en 2007 à Rodez reste lui aussi muet, nous faisant seulement savoir qu'il «ne veut pas donner de réponses» à nos questions.