Attentat Maelbeek: des témoignages surréalistes de survivants (VIDEOS)
"Un gros flash de lumière", le chaos et la panique. Les témoignages récoltés aux abords de la station de métro Maelbeek font froid dans le dos.
- Publié le 22-03-2016 à 10h25
- Mis à jour le 23-03-2016 à 07h07
"Un gros flash de lumière", le chaos et la panique. Les témoignages récoltés aux abords de la station de métro Maelbeek font froid dans le dos.
Ce matin, Charles Declercq, critique cinéma pour la Radio Chétienne Francophone, se rendait à une projection de presse à Kinepolis. "J'habite à sept minutes à pied de la station Schumann", nous confie-t-il. "Comme c'est la seule projection du film Batman vs Superman, nous devions être nombreux à nous trouver dans un métro direction le Heysel. Je suis monté dans le premier wagon de la rame, pour que mon changement à la station Beekant soit plus rapide". Une fois installé, il se plonge dans sa lecture et ne pense plus que vaguement aux événements de Zaventem, dont il a entendu parler aux infos, avant de quitter son domicile. "En arrivant à Maelbeek - mais je dis ça a posteriori, parce, tout à mon livre, je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais - j'ai senti et entendu une déflagration, une explosion. Une partie de cette première rame était engagée dans la station elle-même, je pense. C'est le chauffeur qui a fait évacuer les passagers."
Plongée dans le noir et dans une épaisse fumée, Charles Declercq s'oriente à l'aveugle. "J'ai deviné des gens accroupis qui craignaient sans doute qu'une nouvelle explosion survienne", dit-il. "A ce moment-là, j'ai aussi pensé que notre instint de survie nous disait de sortir mais que, dans la cohue, on pourrait écraser des gens en sortant. Une vitre du métro avait explosé, on est sortis par là. Ensuite, j'ai entendu la voix d'une dame qui disait "Par ici, par ici". Je l'ai suivie. On suivrait n'importe qui, dans ces cas-là…"
Charles et d'autres ont retrouvé l'air libre dans la rue Joseph II. "J'ai vu quelques blessés, mais pas gravement. Puis je suis rentré chez moi à pied. Je n'avais qu'une idée en tête: rentrer chez moi. J'étais un peu hébété… J'ai rendu visite à une voisine, qui m'a dit que je sentais la fumée. Puis je suis enfin arrivé à la maison."
Pas blessé, Charles concède de violents maux de tête, mais sera à l'antenne, à la radio, cet après-midi. "J'y tiens absolument. Il faut continuer à vivre et à parler de divertissement, pourquoi pas?", dit encore cet homme aux multiples casquettes. Car en plus d'être journaliste, Charles Declercq est prêtre de paroisse - responsable de l'unité pastorale Meiser qui regroupe cinq paroisses - et webmaster et photographe au vicariat de Bruxelles.
"On a vu une explosion, on a eu un gros flash de lumière"
"On a vu une explosion, on a eu un gros flash de lumière. Les fenêtres nous sont tombées dessus, les portes se sont ouvertes. Et là tout le monde s'est jeté sur le sol et il y a eu une deuxième explosion. J'étais dans le premier wagon, je ne sais pas d'où venait la bombe", a raconté à Belga un autre témoin, qui se trouvait dans la rame de métro touchée.
Un employé de la Commission européenne indique par ailleurs que l'accès aux bâtiments de la Commission est strictement interdit et que les gens déjà à l'intérieur ne peuvent pas sortir.
Des bâtiments alentours de la station, notamment celui du VDAB, étaient évacués.
Antoinette sous le choc témoigne !
Antoinette C. était dans le métro Schuman, elle marchait dans le hall pour rejoindre l'escalator qui la conduirait sur le quai direction Stockel. "Nous avons entendu un gros boum, un très grand bruit sourd et profond qui venait des tunnels du métro. Mais pourtant personne n'a paniqué, il y a plein de d'ouvriers et de travaux dans cette station, cela fait du bruit souvent".
Je suis quand même descendue sur le quai. Il n'y avait pas de policiers, pas d'annonces alors j'ai attendu le métro. Un métro est arrivé dans l'autre sens, tout le monde est descendu et personne n'a pu y remonter. mais pendant 5 à 10 minutes, on n'a rien entendu, pas d'annonce.
C'est seulement après 5 minutes que les passagers ont entendu cette annonce : "Sur ordre de police, veuillez quitter le métro", explique Antoinette, "Alors tout le monde est parti dans le calme. Il n'y avait toujours aucun policier et c'est ceux qui remontaient qui disaient à ceux qui voulaient descendre prendre le métro qu'ils ne pouvaient plus y aller. Je ne comprends pas, d'habitude il y a plein de flics et de militaires dans cette station mais pas ce matin."
"Une situation totalement irréelle !"
Caroline C. était dans le métro de Maelbeek au moment de la détonation. « J’étais assise dans la dernière rame. J’ai entendu que ça a pété au moment de rentrer dans le tunnel, j’ai vu une grosse fumée avec une lumière orange. Des débris nous sont tombés dessus et puis toute ma rame a pu sortir par les portes qui se sont ouvertes. Cela paraissait totalement irréel, on ne comprenait pas trop ce qu’il se passait ! Les gens étaient relativement calmes mais pressés de sortir. On est tous choqués"