Discrimination au travail : 30 % des actifs touchés

Discrimination au travail : 30 % des actifs touchés

    Chaque année, le même constat. Plébiscitée par tous, la lutte contre les discriminations au travail ne progresse pas. Trois actifs sur 10 (31% dans le public, 29% dans le privé) s'en disent encore victimes, selon une enquête du Défenseur des droits l'Organisation internationale du travail (OIT), publiée ce lundi. Des chiffres similaires aux précédentes études menées en 2012 et 2013. Par ailleurs, seul un actif sur deux assure n'avoir jamais été témoin de discrimination au travail (51% dans le public, 56% dans le privé).

    Plus inquiétante, la passivité des victimes. Si elles sont toujours aussi nombreuses, le rapport souligne leur «relative absence de réaction». Près de quatre sur dix disent ainsi n'avoir pas réagi (37% dans le public et 40% dans le privé). Dans la très grande majorité des cas (75% dans le public et 65% dans le privé) par résignation et pour 29% des salariés du privé par peur de représailles.

    Les femmes les plus touchées

    Le terreau des discriminations ? La crise économique et le chômage, selon huit actifs sur dix (78% dans le public, 82% dans le privé). Les principaux critères de discrimination cités par les victimes sont liés au genre (29% dans le public, 31% dans le privé), ainsi qu'à la grossesse et à la maternité (19% et 20%), les femmes étant donc naturellement plus touchées. Les salariés du privé citent aussi l'origine ethnique (27%) ou la nationalité (19%), tandis que ceux du public mettent en avant l'apparence physique (22%).

    Ceux qui se rendent le plus souvent coupable de ce type d'agissements sont d'abord le supérieur direct (cité par 48% des victimes) ou la direction (35% dans le public et 46% dans le privé), puis des collègues de travail (34% et 33%).

    Dix-neuf critères de discrimination sont prohibés par la loi dont l'âge, l'apparence physique, l'orientation sexuelle, le handicap ou encore l'origine. Le Défenseur des droits a pour mission de lutter contre ces discriminations et peut être saisi directement et gratuitement par toute personne qui s'estime victime.