Brussels Airport: le blocage continue

Une réunion de concertation se tient depuis vendredi à 17h entre les syndicats de police et le cabinet du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon.

Temps de lecture: 4 min

L’aéroport de Bruxelles, fermé depuis les attentats du 22 mars, est techniquement prêt pour sa réouverture partielle. Et pourtant, c’est bel et bien au niveau syndical que la situation coince. La réouverture de l’aéroport est compromise car elle se heurte au mouvement de grève des policiers en charge de la sécurité à Zaventem.

Une réunion de concertation se tient depuis vendredi à 17h entre les syndicats de police et le cabinet du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon. Les négociations entre les syndicats policiers et les autorités concernant les mesures de sécurité à Brussels Airport ont été rompues. La principale revendication des syndicats policiers est une garantie de contrôle systématique de tous les passagers et leurs bagages à l’entrée du hall des enregistrements.

Jeudi soir, les autorités ont avancé une nouvelle proposition aux syndicats. Elle a été rapidement refusée… Le blocage continue.

À lire aussi La police coince sur la réouverture de l’aéroport: il faut plus de sécurité

Trouver l’équilibre entre économie et sécurité

Ce vendredi, le conseil national de sécurité s’est réunit pour faire le point. Outre le Premier ministre, les vice-Premiers ministres et les ministres compétents, les dirigeants de la police, des services de renseignement et de l’Ocam étaient également présents. «  Il faut trouver un bon équilibre entre les besoins économiques et les besoins de sécurité », a expliqué à son arrivée le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA).

Les discussions avec les syndicats achoppent actuellement sur la revendication d’un contrôle de tous les passagers entrant dans le bâtiment de l’aéroport. Plusieurs ministres, dont le vice-Premier ministre VLD Alexander De Croo, ont émis des doutes sur la praticabilité d’un tel contrôle qui risque de provoquer un attroupement des voyageurs et déplacer un peu plus loin le problème de sécurité.

Au cours de la réunion, les syndicats du personnel de Brussels Airport ont également manifesté leur préoccupation à l’égard de la sécurité et pointé du doigt le gouvernement qui, selon eux, n’a pas pris en compte les doléances qu’ils expriment depuis longtemps

Le gouvernement attend un résultat positif de la concertation entre les syndicats et le cabinet du ministre de l’Intérieur avant de décider d’une éventuelle réouverture de l’aéroport, a indiqué le vice-premier ministre CD&V, Kris Peeters, à l’issue du conseil national de sécurité.

Les policiers veulent la réouverture, mais pas sans condition

Les syndicats de la police aéroportuaire ont mené une action vendredi matin pour réclamer davantage de sécurité. «  Notre exigence principale est le screening à 100 % des personnes qui pénètrent dans l’aéroport. Mais la requête a été momentanément laissée de côté, car il est apparu durant les tests que cela provoquait trop de files et que seules 200 personnes pouvaient entrer par heure dans le bâtiment », a expliqué un représentant du personnel de la police concernée.

«  Nous sommes prêts à travailler à tout moment. Nous le faisons d’ailleurs encore, car 80 % des personnes qui sont ici maintenant, étaient confrontées la semaine dernière à des images horribles », a-t-il ajouté. «  Les policiers sont pour la réouverture mais pas dans n’importe quelle condition de travail et de sécurité pour nous et les citoyens », a en outre souligné la CSC Services publics dans un communiqué.

La sécurité du hall des départs déjà remise en cause

Les syndicats du personnel de Brussels Airport ont également livré leurs critiques quant à la sécurité de l’aéroport dans une lettre ouverte. «  Les autorités ont manqué à leur devoir d’offrir un lieu de travail sûr aux travailleurs », selon les représentants des trois syndicats principaux. Les syndicats de la police aéroportuaire ont également fustigé auparavant la politique de sécurité.

«  Des préoccupations sur la sécurité dans le hall des départs ont déjà été maintes fois exprimées par le biais des organes de concertation de Brussels Airport Company (BAC) et de différentes entreprises de l’aéroport et plus aucun exercice d’évacuation n’a été opéré à cet endroit depuis des années. Les agents en charge du check-in demandent depuis longtemps d’évaluer les structures de sécurité et de prendre des mesures supplémentaires », expliquent les syndicalistes. Ils décrivent comme une honte que les signaux ne soient pris au sérieux que maintenant, après avoir été longuement ignorés ou dissimulés.

À lire aussi Un sentiment d’insécurité règne dans le métro et les gares

 

À lire aussi La police coince sur la réouverture de l’aéroport: il faut plus de sécurité À lire aussi Un sentiment d’insécurité règne dans le métro et les gares

Le fil info

La Une Tous

Voir tout le Fil info
Sur le même sujet La UneLe fil info

Le meilleur de l’actu

Inscrivez-vous aux newsletters

Je m'inscris

À la Une