BlackBerry inquiète Wall Street
Le titre perdait près de 8% à l’ouverture, après la publication des derniers résultats trimestriels du groupe canadien.
Par Nicolas Richaud
BlackBerry poursuit sa transition mais les marchés commencent à trouver le temps long. Le groupe canadien a enregistré une perte trimestrielle de près de 210 millions d’euros, (à 16 millions d’euros une fois retraitées les charges considérés comme exceptionnelles), alors que l’ex-RIM était légèrement excédentaire il y a un an.
En délicatesse dans les smartphones depuis plusieurs années, les lancements successifs sur l’année 2015 - le modèle Priv notamment, positionné sur le haut de gamme et le premier à fonctionner sous Android - n’auront pas permis d’enrayer la tendance baissière du groupe dans le hardware. Qui s’accélère.
Le groupe n’a vendu que 600.000 smartphones entre décembre et février contre 700.000 et 800.000 les deux trimestres précédents, alors que la période des fêtes de Noël aurait dû stimuler les ventes. Sur l’ensemble de son exercice fiscal, le groupe n’a vendu que 3,2 millions de smartphones, loin de l’objectif fixé par le PDG John Chen qui avait déclaré qu’il faudrait que BlackBerry parvienne à en vendre 5 millions pour que l’activité soit pérenne.
Une stratégie « sur les rails » pour 2017
Après l’arrivée de l’actuel patron à la fin de l’année 2013, le groupe s’est repositionné dans le « B to B », plus précisément sur le marché des logiciels et son activité de transmission de données sécurisées, tablant sur sa bonne image dans le domaine.
Lors du dernier trimestre, les revenus générés par cette activité ont doublé, sur un an, et se sont montés à 153 millions de dollars. De décembre à février, ce pôle a représenté 32% des revenus du groupe contre 39% pour les produits. Sur l’ensemble de l’année, les ventes tirées des logiciels et des licences se sont établies à 527 millions de dollars, soit plus que l’objectif de 500 millions de dollars que s’était fixé le groupe.
Mais cela ne compense pas encore le recul continu dans le hardware puisque le chiffre d’affaires annuel s’est monté à 2,16 milliards de dollars, en baisse de 35% par rapport à l’année précédente. Et la rentabilité n’est toujours pas au rendez-vous. En mars 2014 , John Chen avait dit vouloir l’atteindre « pour l’exercice 2016 ».
Ce vendredi, il a estimé que « la performance au quatrième trimestre a été solide » et que la stratégie de l’ex-RIM pour 2017 « est sur les rails et nos (leurs) moteurs de croissance en place pour continuer à faire mieux que le marché sur le secteur logiciel et réaliser nos (leurs) objectifs de rentabilité ». Wall Street n’est pas de cet avis. A 16h15, le titre était en baisse de près de 8%, faisant passer la capitalisation boursière du groupe en-dessous des 4 milliards de dollars.
Nicolas Richaud