Attentats de Paris : Abdeslam a "volontairement refusé de se faire sauter", selon son frère
Le 13 novembre dernier, lors des attentats de Paris, Salah Abdeslam "a volontairement refusé de se faire sauter", a affirmé vendredi soir son frère Mohamed Abdeslam sur BFMTV.
"Si j'avais voulu, il y aurait eu plus de victimes. Heureusement, je n'ai pas été jusqu'au bout." C'est ce qu'aurait déclaré Salah Abdeslam vendredi à son frère, qui l'a rencontré pendant une heure vendredi à la prison de Bruges (Belgique), d'après BFMTV. Arrêté le 18 mars à Bruxelles, le terroriste présumé aurait expliqué s'être fait entraîner dans le projet macabre du 13 novembre par des connaissances et confirmé qu'il portait une ceinture d'explosifs le 13 novembre dernier.
Selon RTL, Salah Abdeslam a affirmé qu'il n'était "pas au courant jusqu'à la dernière minute". "C'était top-secret", a-t-il confié à son frère, qui a pu lui parler au parloir, à travers une vitre. "C'est une fois arrivés à Paris que tous les terroristes ont été informés, un à un, de leur mission macabre", a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par Mohamed. A propos de son autre frère Brahim, kamikaze du Comptoir Voltaire, il aurait dit : "C'est lui qui menait la danse. Quand je devais faire quelque chose, moi je le faisais."
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"J'ai redémarré. J'ai roulé au hasard"
Selon des extraits de PV d'audition en Belgique, qui avaient été cités par Le Monde et BFMTV le 25 mars, Salah Abdeslam a minimisé son rôle dans les attentats de Paris. Le dixième homme - et seul survivant - des commandos djihadistes qui ont frappé Paris et Saint-Denis a raconté qu'il devait se rendre au Stade de France, sans ticket, "pour (s)e faire exploser". "J'ai renoncé lorsque j'ai stationné le véhicule. J'ai déposé mes trois passagers, puis j'ai redémarré. J'ai roulé au hasard", avait-il alors expliqué aux enquêteurs.
Les enquêteurs se demandent s'il n'était pas plutôt chargé de l'attentat dans le nord de Paris mentionné dans la revendication de l'Etat islamique (EI) mais qui n'a pas eu lieu.
Selon le procureur de Paris, François Molins, il a "eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre" en participant "à l'arrivée d'un certain nombre de terroristes en Europe", et "dans la préparation logistique de ces attentats".
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"La France recherche une tête à mettre sur un pic"
Quant aux attentats du 22 mars à Bruxelles, Salah Abdeslam aurait nié toute implication. Il est au courant "car il a la télé dans sa cellule", a affirmé son frère Mohamed. Salah Abdelsam avait été arrêté quatre jours avant ces attaques dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, qui ont fait 32 morts au total. "J'ai un sentiment de soulagement après avoir été arrêté. Mais maintenant, je sais que la France recherche une tête pour faire payer tout ça. Ils recherchent une tête à mettre sur un pic, et c'est la mienne", a-t-il dit à son frère vendredi, selon RTL.
La justice belge a donné jeudi son feu vert à l'extradition vers la France de ce suspect-clé. "Sauf circonstance exceptionnelle", il sera transféré en France "dans un délai de dix jours", avait aussitôt assuré le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas. Il "veut collaborer car il a des comptes à rendre mais pas à la Belgique", a également déclaré son frère sur BFMTV vendredi soir.
"Il souhaite collaborer avec les autorités françaises", avait déjà assuré un de ses avocats, Me Cédric Moisse. Après s'être exprimé, Salah Abdeslam s'était muré dans le silence après les attaques de Bruxelles.
Source: leJDD.fr
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