1,5 million de Franciliens exposés à un air trop pollué

 Airparif a recensé 16 jours de dépassements du seuil d’information ou d’alerte pollution en 2015. Un résultat similaire à celui de 2014 avec cependant un « léger mieux » pour certains polluants comme le dioxyde d’azote.
Airparif a recensé 16 jours de dépassements du seuil d’information ou d’alerte pollution en 2015. Un résultat similaire à celui de 2014 avec cependant un « léger mieux » pour certains polluants comme le dioxyde d’azote. (LP/Olivier Arandel)

    On suffoque peut-être un peu moins en Ile-de-France mais les habitants de la région capitale sont encore très loin de respirer un air de qualité satisfaisante. Voilà en substance, les conclusions du bilan annuel qu'Airparif a diffusé ce vendredi.

    12 % des habitants surexposés. L'organisme chargé de la surveillance de l'air note que les taux des différents polluants sont restés stables l'an dernier par rapport à 2014. Une légère amélioration a même été mesurée pour le dioxyde d'azote. « Malgré cela, 1,5 million de Franciliens (NDLR : 12 % de la population régionale) sont toujours exposés à des niveaux de pollution qui ne respectent pas la réglementation », reconnaît Airparif. « Dans le cœur de l'agglomération parisienne et aux abords des grands axes, la pollution est parfois deux fois plus élevée que la norme annuelle », précise l'organisme.

    Pas plus de pics de pollution. Les spécialistes de la qualité de l'air notent cependant avec satisfaction que le nombre d'épisodes de pollution est resté le même en 2014 et en 2015. Seize jours au total, dont quatre durant lesquels le seuil d'alerte (qui permet le déclenchement de mesures contraignantes) a été dépassé. Le pic de pollution aux particules fines a ainsi donné lieu à la mise en place de la circulation alternée le 23 mars 2015… comme cela avait déjà été le cas un an plus tôt, le 17 mars 2014.

    La météo à la rescousse. Dans le détail, les ingénieurs d'Airparif remarquent que la nature des épisodes de pollution a changé d'une année sur l'autre. Les teneurs en dioxyde d'azote (un gaz produit par les moteurs à combustion) ont baissé en 2015 mais essentiellement à cause de conditions climatiques favorables et d'un hiver très doux. Le nombre d'épisodes de pollution aux particules fines (PM10) a également légèrement reculé… pour les mêmes raisons. Depuis le début de l'année, quatre jours de pollution au PM10 ont été enregistrés, contre 11 sur la même période en 2015.

    L'Ile-de-France « mauvaise élève ». Pas de quoi satisfaire Airparif qui note un dépassement chronique des normes européennes pour le dioxyde d'azote comme pour les particules fines. « On est un peu comme un mauvais élève dont la note serait passée de 8 à 9/20. On peut se féliciter d'avoir augmenté nos résultats… ou rappeler qu'on n'a toujours pas la moyenne », conclut un ingénieur de l'organisme.