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« Panama papers » : l’écrivain Mario Vargas Llosa, compte offshore un jour, prix Nobel le lendemain

Le nom de l’écrivain péruvien et celui de son ex-femme sont apparus à la tête de la société offshore Talome Services Corps… avant d’en disparaître la veille de son prix Nobel.

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Publié le 08 avril 2016 à 14h07, modifié le 08 avril 2016 à 13h54

Temps de Lecture 4 min.

L'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, qui fêtait récemment ses 80 ans, apparaît dans les Panama papers comme l'actionnaire d'une société offshore aux îles Vierges britanniques.

Du Pérou au Panama, il n’y a qu’un pas. Selon le site d’information espagnol El Confidencial, l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature 2010, figure dans les documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca. Son nom apparaît du 1er septembre au 6 octobre 2010 à la tête de Talome Services Corp, une société enregistrée aux Iles Vierges, aux côtés de celui de son ex-épouse Patricia Llosa.

Le site El Confidencial, partenaire du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a eu accès, comme Le Monde, aux échanges d’e-mails entre Mossack Fonseca et ses clients. Selon l’enquête de nos confrères espagnols, c’est Dave Marriner, le directeur de la société néerlandaise Pan-Invest Management, basée à Chypre et au Luxembourg, qui a servi d’intermédiaire entre le cabinet et le couple. Le 1er septembre 2010, Dave Marriner achète 1 000 actions de Talone Services Corps, pour en distribuer une moitié à Mario Vargas Llosa et l’autre à Patricia Llosa.

Mais cela ne dure pas : le 6 octobre, le cabinet panaméen reçoit un nouvel e-mail de Dave Marriner à propos d’un changement d’actionnaires. Le lendemain, Mario Vargas Llosa reçoit le prix Nobel de littérature « pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l’individu, de sa révolte et de son échec ». Et le 12 octobre, les actions du couple sont rachetées par deux citoyens russes.

« Une absurdité »

Jeudi, lors d’une conférence à l’institut Cervantes, à Paris, l’écrivain a jugé insensé que l’on puisse voir une corrélation entre son prix Nobel et le changement d’actionnaire. « Ce n’est pas une bassesse, mais une absurdité d’associer la disparition de cette société au fait que j’allais recevoir le prix Nobel. Je ne savais pas que j’allais recevoir le prix Nobel quand tout cela est arrivé. »

Son agence littéraire, Carmen Balcells, a également publié un communiqué dans lequel elle assure que le couple n’a « jamais eu aucun lien avec les avocats de Mossack Fonseca » et que s’ils « ont pu monter cette société en vue d’un investissement alors envisagé, cela ne peut être attribué qu’à un conseiller financier ou à un intermédiaire ».

« Il y a des pays où les impôts sont comme des expropriations »

Mario Vargas Llosa s’est exprimé vendredi sur France Inter à propos du scandale :

« Il y a des pays où les impôts sont comme des expropriations, alors je comprends que certains essaient d’échapper à cette menace. Il faut respecter la loi pour que la démocratie fonctionne, mais il faut que la loi soit réaliste et pas irréelle. Il y a des lois qui vous poussent à transgresser la loi. »

Journaliste, romancier et essayiste politique, Mario Vargas Llosa s’est imposé dans les années 1960 comme l’un des plus grands auteurs de la littérature latino-américaine. Il s’engage aussi en politique, d’abord vers le communisme, puis vers le libéralisme.

En janvier, l’écrivain est devenu le premier étranger à entrer dans la collection des « Bibliothèques de la Pléiade », chez Gallimard, un honneur que peu d’écrivains ont connu de leur vivant. L’auteur de La Ville et les Chiens, qu’il a écrit à Paris en 1963, n’a jamais caché l’influence de la littérature réaliste française sur son écriture.

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