Loi sur la famille : des parlementaires de la majorité se rebiffent

 

Loi sur la famille : des parlementaires de la majorité se rebiffent

    Le report sine die du projet de loi sur la famille passe mal auprès d'une partie de la majorité. Les députés PS vont déposer des propositions de loi sur plusieurs aspects du texte sur des points qui auraient dû être abordés dans le texte, comme le statut des beaux-parents ou l'adoption. Mais elles «ne concerneront pas la PMA (procréation médicalement assistée), qui ne devait de toute façon pas figurer dans le texte», a précisé les porte-parole du groupe socialiste, Thierry Mandon. Ces propositions pourraient être examinées «au lendemain des élections municipales» selon le président PS de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS).

    Un fort mécontentement s'est exprimé mardi matin lors de la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, au lendemain du report par le gouvernement du texte sur le famille au-delà de 2014. «C'est un mauvais signal», estime Cécile Untermaier, députée PS de Saône-et-Loire. «Dominique Bertinotti doit se ressaisir et se battre pour que sa loi intervienne dans un calendrier un peu plus apaisé» ajoute cette députée socialiste. C'est une «gifle» pour la majorité a estimé pour sa part le député PS Bernard Roman.

    «Sur la question du statut du beau-parent, sur les tiers, sur la coparentalité, sur l'adoption, il y a des réflexions assez poussées», selon Bruno Le Roux, patron du groupe PS à l'Assemblée. «On aimerait bien que tout le travail effectué ne soit pas perdu... » a ajouté Annick Lepetit, une autre porte-parole du groupe.

    Hidalgo (PS) regrette et ne comprend pas

    Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris, s'est dite elle aussi «extrêmement déçue» par le recul du gouvernement. «Je regrette ce recul du gouvernement que j'ai du mal à comprendre», a déclaré la première adjointe de Bertrand Delanoë au site internet LGBT Yagg.

    «Ã? la place qui est la mienne, je pèserai de tout mon poids pour que ces questions reviennent à l'Assemblée nationale. Il ne faut pas rester tétanisé face aux mouvements ultra-conservateurs qui ne représentent pas le peuple souverain», assure encore la candidate socialiste à la succession de Bertrand Delanoë, qui avait déjà pris ses distances par rapport à la politique gouvernementale.

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    Les écologistes eux aussi furieux

    Les écologistes ne digèrent pas davantage cette reculade. Ils envisagent de remettre les questions contenues dans le projet de loi à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. «Nous utiliserons tous les vecteurs législatifs pour que ces questions-là ne soient pas évacuées», a prévenu mardi François de Rugy, co-président du groupe EELV à l'Assemblée, sur France Inter. Il a ajouté que les écologistes sont «en train de réfléchir» à déposer une proposition de loi reprenant les thèmes contenus dans ce projet de loi.

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    «On n'a pas encore tranché, mais c'est vrai que le fait de toujours reculer donne cette image que le gouvernement aurait honte de cette loi, qui est une bonne loi», a de son côté répondu sur i-Télé l'autre co-présidente du groupe, Barbara Pompili, qui s'est dite «consternée» par la réaction du gouvernement. «On a l'impression qu'il donne raison aux manifestants», qui ont défendu dimanche une vision traditionnelle de la famille, a-t-elle déploré.

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    Tour à tour, les deux ministres écolos du gouvernement, Cécile Duflot et Pascal Canfin, ont réagi ce mardi matin sur Twitter. «Respecter la famille c'est reconnaître dans la loi les nouvelles formes de vie familiale. La gauche c'est la conquête des droits» écrivent-ils.

    Une «reculade pathétique», pour l'aile gauche du PS

    De son côté, l'aile gauche du PS redoute que la majorité «se coupe d'une partie de son électorat». Les députés du Front de gauche et le Parti communiste ont parlé de «reculade pathétique» du gouvernement et de «dérobade sous la pression».