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France / Migrants

Migrants: sept ans de galère pour s’installer en France

Une enquête de chercheurs de l'Institut national d'études démographiques (Ined) publiée mercredi 20 avril montre qu’il faut en moyenne sept ans aux migrants d’Afrique subsaharienne pour s’installer en France. Un résultat qui montre leur difficulté à obtenir un titre de séjour, un logement et un travail.

Des migrants subsahariens à leur arrivée dans un centre de transit pour migrants et demandeurs d'asile à Melila après avoir traversé le Détroit de Gibraltar, le 21 septembre 2015.
Des migrants subsahariens à leur arrivée dans un centre de transit pour migrants et demandeurs d'asile à Melila après avoir traversé le Détroit de Gibraltar, le 21 septembre 2015. AFP/JOSE COLON
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Il y a d'abord une première année très compliquée pour ces 800 000 migrants d'Afrique subsaharienne vivant en France. Sans papiers pour les trois quarts d'entre eux, ils jonglent entre les autorisations de séjour de quelques mois et les récépissés de demande de titre.

Les hommes sont majoritairement venus pour tenter leurs chances seuls. 45 % des femmes sont arrivées pour rejoindre de la famille ou un conjoint.

Touchés par le chômage et la pauvreté, ces migrants venant majoritairement d'Afrique de l'Ouest et centrale (Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, etc.) ont beaucoup de difficultés pour trouver un logement. Ils doivent parfois passer par des foyers. Pour un tiers des hommes, les petits boulots s'enchaînent sur de très longues périodes. Ce n'est que six à sept ans après leur arrivée sur le sol français que la majorité d'entre eux cumulent enfin un travail rémunéré, un toit et un titre de séjour d'au moins un an.

Une migration qui se féminise

Les différences entre hommes et femmes ont également évolué. La migration de travail qui était essentiellement masculine dans les années 1970 concerne désormais les femmes. Elles sont de plus en plus nombreuses à partir seules après avoir dû fuir leur pays (23% arrivées entre 2005 et 2013).

Parmi les migrants subsahariens, certains suivent des études supérieures à leurs arrivées en France (16 % des hommes, 24 % des femmes). Il s’agit d’une voie d’installation particulière qui permet de trouver une activité rémunérée en moyenne cinq ans après avoir mis le pied sur le sol français. Les étudiants ont également un accès plus rapide au logement.

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Des conditions d'arrivées extrêmement précaires qui maintiennent ces migrants dans l'insécurité et qui peuvent parfois retentir sur leur santé, conclut cette enquête de l'Ined. Cette longue période de précarité est liée aux conditions d’accueil en France : un processus de régularisation très long, un marché du travail segmenté et de nombreuses discriminations.

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