Explosion du nombre de demandeurs d’asile mineurs non accompagnés
L’Union européenne comptait, en 2015, près de 90.000 mineurs parmi les demandeurs d’asile, selon une étude d’Eurostat publiée ce lundi. Un chiffre multiplié par huit depuis 2013.
Le nombre de demandeurs d’asile mineurs explose en Europe. Ils étaient près de 90.000 en 2015, sur le territoire de l’Union européenne, selon une étude d’Eurostat, l’Office statistique de l’Union européenne . À 91 %, ces mineurs étaient des garçons, la moitié venant d’Afghanistan. Des chiffres de demandes d’asile qui ont doublé en 2014 et presque quadruplé en 2015, passant en moyenne de 11.000 à 13.000 entre 2008 et 2013, à 23.000 en 2014, pour bondir à 88.300 en 2015.
Sur le nombre total de mineurs, l’étude révèle que plus de la moitié étaient âgés de 16 à 17 ans, ceux de 14-15 ans représentaient 29 % des mineurs non accompagnés et enfin, 13 % d’entre eux avaient moins de 14 ans.
Vers la Suède, l’Allemagne et la Hongrie
Pour l’année 2015, c’est en Suède qu’a été enregistré le nombre le plus élevé de demandeurs d’asile mineurs non accompagnés : quatre mineurs sur dix ont fait leur demande dans le pays, soit près de 35.300 réfugiés.
L’Allemagne arrive en seconde position avec 14.400 demandeurs d’asile, soit 16 % de l’ensemble des mineurs non accompagnés enregistrés dans l’Union européenne. En Hongrie, on en enregistre 8.800, soit 10 % et 8.300 en Autriche, soit 9 %.
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La Syrie représentait en 2015 le deuxième pays de nationalité des demandeurs d’asile mineurs, autrement dit 16 % du nombre total de demandeurs, devant l’Erythrée, l’Irak, la Somalie et la Gambie. Selon l’étude, les jeunes Syriens ont principalement demandé l’asile en Allemagne, en Suède et en Hongrie.
Des situations particulièrement fragiles
Si en Suède ils sont en majorité afghans, en Italie, ils arrivent en premier lieu d’Afrique subsaharienne. En effet, plus de la moitié viennent de Gambie (29 % du total des demandeurs), du Nigéria (14 %) ou du Sénégal (11 %).
Ces jeunes sont particulièrement fragiles, ils voyagent sans adulte et sans protection contre les réseaux de trafic d’êtres humains ou de prostitution, dénoncés par les ONG, le long des routes migratoires.
Feriel Rarrbo