Départementales : les comptes de campagne du FN corrigés de plus d'un million d'euros

 

Marine Le Pen lors d'un discours à Paris le 1er mai 2016
Marine Le Pen lors d'un discours à Paris le 1er mai 2016 (AFP/DOMINIQUE FAGET)

    Les comptes de campagne du Front national pour les élections départementales de 2015 ont été corrigés pour un montant de plus d'un million d'euros, selon la commission chargée de contrôler les comptes des candidats. Sur les 9,5 millions d'euros de remboursement que demandait le FN, 1,2 million d'euros ont été retranchés parce qu'ils ont été jugés survévalués par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) .

    En mars 2015, le FN a présenté plus de 1.900 binômes homme-femme au scrutin départemental et environ 95% d'entre eux ont eu recours à un kit de campagne qui leur était facturé par le parti Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen.

    Selon la commission, les candidats se sont vus facturer des dépenses qui dépassaient «la prestation fournie». «Des dépenses de conception de documents nous ont paru excessives», a ainsi indiqué le président de la CNCCFP, François Logerot, en présentant le rapport mardi. Un document électoral de huit pages, avec une seule page concernant le candidat, a notamment paru surévalué. «Jeanne n'a pas de ressources propres et sert d'intermédiaire entre un intermédiaire privé et un candidat», a-t-il encore souligné.

    Ce n'est pas la première fois que le FN est ainsi épinglé. Le 9 septembre dernier, le FN a été mis en examen pour «recel d'abus de biens sociaux» et «complicité d'escroquerie»

    Les enquêteurs soupçonnent le FN, Jeanne et l'imprimeur du parti, Riwal, d'avoir mis en place un système d'enrichissement frauduleux avec de l'argent public.

    Interrogé par l'AFP, le premier vice-président du Front national, Jean-François Jalkh, avait indiqué fin octobre qu'il y aurait «1.900 recours», soit autant que de binômes engagés par le parti aux départementales. Selon le président de la CNCCFP, un seul recours a en fait été initié par un candidat.

    «1.900 recours ça aurait coûté une fortune et ça aurait interrompu le remboursement des candidats», fait valoir un proche de Marine Le Pen, bon connaisseur du dossier.