CGT, la dictature tranquille

Le syndicat, qui donne volontiers des leçons de démocratie, bloque les journaux qui ne lui obéissent pas... Savent-ils que le mur de Berlin est tombé ?

Étienne Gernelle

Philippe Martinez, dernier stalinien d'Europe ?
Philippe Martinez, dernier stalinien d'Europe ? © STEPHANE DE SAKUTIN

Temps de lecture : 1 min

Bien sûr, il y a quelques protestations. Mais on n'a pas entendu jusqu'ici les belles âmes habituellement si promptes s'indigner de tout et de rien. Et pourtant, les faits sont édifiants. Résumons : la CGT exige de voir publier par les journaux (et gratuitement) un tract sur la loi travail. Faute d'avoir obtenu satisfaction, elle bloque la distribution des titres n'ayant pas cédé à son ordre. Philippe Martinez, le patron de la centrale – et signataire du tract – se prend-il pour Pinochet ?

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Si n'importe qui d'autre s'était permis cela, on aurait crié au coup d'État, au retour du fascisme. Et là, presque rien. Il faut croire que la CGT a tous les droits, y compris sur le contenu des journaux. Faudra-t-il à l'avenir leur faire valider nos articles ? Vont-ils imposer des commissaires politiques dans les rédactions ? Les journalistes récalcitrants auront-ils droit à un petit séjour en Sibérie ?

Et que l'on ne nous parle pas de la capacité d'expression de Martinez et de ses amis : ils font la tournée des plateaux de télévision en permanence, et s'expriment à longueur de colonne dans les journaux. Impossible d'y échapper. Non, il s'agit simplement d'un coup de force, de l'affirmation brutale de leur mépris pour la liberté des autres. On les savait corporatistes, acharnés à faire prévaloir les privilèges des leurs sur l'intérêt général, on les (re)découvre partisans de la dictature. La CGT rejoue à sa manière Goodbye, Lenin ! : ils ne se sont pas aperçus que le mur de Berlin est tombé. Sauf que ce n'est pas du cinéma.

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Commentaires (55)

  • Professore

    Oui bien sûr qu'il savent que le Mur de Berlin est tombé mais il souhaitent en reconstruire un plus efficace grâce aux progrès technologiques. C'est la différence entre la démocratie tout court et la démocratie populaire.

  • Aphroditechild

    En France, on a la "vague" impression que l'économie forte pour permettre à ce pays d'exister aux côtés des "grands" de ce monde reste inaccessible, inimaginable vu qu'un unique syndicat arrive à le bloquer totalement par l'incompétence d'un petit Président "banal" qui a mal ficelé son projet sur la loi travail, par un manque de pédagogie certain et par une fausse fermeté qui l'affaiblit davantage face à un Martinez qui se prend pour le sauveur des salariés alors qu'il défend ses intérêts et ceux de la CGT en déclin. Le peuple pris en otage entre ce syndicat qui a voté Hollande et la majorité regarde cela dépité et en même temps méprisé alors que la presse trouve inadmissible qu'une dictature à la Martinez empêche la vente de ses quotidiens. Notre démocratie est ébranlée par des bobos bien pensants à la pensée unique qui négligent le bien-être de leur population mais qui s'affairent tout simplement à leur candidature prochaine payée aux frais des contribuables pour continuer à casser cette belle France pliée en deux. La modernité n'existe pas dans la langue française, le libéralisme est pointé du doigt pourtant sans les entreprises et les patrons qui embauchent, l'emploi se raréfie et le chômage grimpe. Si, Hollande avait de l'autorité, il prendrait cette situation en mains, cependant le problème de cette République, c'est qu'il n'y a aucun pilote à son bord. Sont-ils si riches ces grévistes pour se permettre ces arrêts de travail ? Si oui, de quoi se plaignent-ils alors ?

  • J-P L

    Il serait utile de rappeler que durant des décennies, la CGT fut, malgré ses dénégations, grassement financée par l'URSS.

    Elle ne s'en est jamais expliquée. Encore moins excusée. Mais les attitudes dictatoriales sont restées, en voici une nouvelle preuve.

    Pour qui roule-t-elle maintenant ?