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Ce que changerait une baisse de l’euro de 10%

Le CAE estime qu’une dépréciation de 10% de la monnaie unique entraînerait une augmentation de 0,6% du PIB au bout d’un an.

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Si l’on en croit les économistes, l’euro devrait bien baisser face au dollar cette année, la Fed mettant progressivement fin à sa politique monétaire très expansionniste.

Par Guillaume de Calignon

Publié le 9 févr. 2014 à 19:23

Ces dernières semaines, Fabrice Brégier, patron d’Airbus ou encore Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace, s’en sont plaints. Le niveau de l’euro, qui s’est apprécié de 10 % par rapport au dollar depuis mi-2012 et de 50 % par rapport au yen, est un sujet de préoccupation, y compris de l’autre côté du Rhin, ce qui est plus inhabituel. Le président du directoire de Continental, Elmar Degenhart, s’est ainsi clairement exprimé dans la presse allemande ce week-end pour une dépréciation de l’euro.

Une étude du Conseil d’analyse économique (CAE), présentée à Matignon mi-janvier, s’intéresse aux conséquences d’une baisse de 10 % de l’euro pour la France. Selon le CAE, la valeur des exportations s’en trouverait relevée de 7 % à 8 %. Ce résultat a été obtenu en étudiant les produits de 100.000 exportateurs français entre 1995 et 2010. « L’impact est beaucoup plus important dans le cas d’une baisse de l’euro par rapport au dollar que par rapport à des monnaies de pays émergents, comme le yuan, par exemple », précise Philippe Martin, l’un des auteurs de l’étude. « Car les exportations françaises ont des caractéristiques semblables à celles des pays développés ». Toute variation de prix a un effet immédiat sur le volume des exportations en direction des pays de l’OCDE, les biens américains, britanniques ou allemands pouvant être substitués par des biens français.

Comme les exportations françaises hors zone euro représentent 11 % du PIB, l’effet d’une baisse du taux de change est important. Une dépréciation de l’euro de 10 % entraînerait une augmentation du PIB de 0,6 % après un an et de 1 % après deux ans. Toutefois, des effets de répartition à l’intérieur du pays se feraient sentir via le renchérissement du prix des importations. Les entreprises importatrices seraient défavorisées par rapport aux secteurs exportateurs.

Si les auteurs de l’étude ne considèrent pas que l’euro soit surévalué, ils sont favorables à une baisse temporaire du taux de change pour relancer l'économie française. Mais outre les réticences allemandes, il faudrait convaincre le président de la BCE de mener une politique monétaire «non conventionnelle ». Et, comme le dit Agnès Benassy-Quéré, présidente déléguée au CAE, en zone euro, « il n’y a pas de politique de change à proprement parler. Le taux de change n’est qu’un canal de la politique monétaire ».

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Si l’on en croit les économistes, l’euro devrait bien baisser face au dollar cette année, la Fed mettant progressivement fin à sa politique monétaire très expansionniste. Les économistes du Crédit Agricole tablent sur un taux de change euro-dollar de 1,25 fin 2014, contre 1,36 aujourd’hui. Mais Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, ne veut pas centrer le débat sur ce point. « Certes, le cours de l’euro est un peu pénalisant pour nous actuellement mais cela ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. L’euro ne doit pas être une excuse pour masquer notre manque de compétitivité ».

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