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Fessenheim  : EDF refuse de lancer la fermeture

L’entreprise veut obtenir l’assurance d’une juste indemnisation avant d’enclencher l’arrêt de la centrale.

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Publié le 14 juin 2016 à 16h25, modifié le 15 juin 2016 à 10h47

Temps de Lecture 4 min.

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Dans la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), en 2011.

EDF fait de la résistance. Malgré les fortes pressions de l’Etat, qui est à la fois sa tutelle et son actionnaire à 85 %, l’entreprise publique refuse d’enclencher la fermeture anticipée de sa centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin).

Depuis de long mois, les pouvoirs publics réclament à l’électricien de lancer avant la fin juin le processus juridique conduisant à la fermeture, en déposant une demande d’abrogation de l’autorisation d’exploiter le site. La direction a décidé de ne pas le faire dans l’immédiat, indiquent quatre sources concordantes.

« Pour nous, il faut d’abord que la question de l’indemnisation d’EDF soit réglée », explique un proche du groupe.

Les représentants du personnel devraient être officiellement informés de la situation lors d’une réunion du comité central d’entreprise, prévue jeudi 16 juin.

Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF, accomplit ainsi un geste symboliquement fort. Sur un sujet très sensible, très politique, il entame un véritable bras de fer avec sa ministre de tutelle, Ségolène Royal, et plus globalement avec le gouvernement Valls, qui l’a nommé à l’automne 2014.

Plusieurs éléments ont changé la donne

A l’époque, l’arrêt de Fessenheim, la plus ancienne centrale nucléaire de France, en service depuis 1977, était déjà prévu. Les écologistes le réclamaient de longue date, notamment pour des raisons de sûreté, François Hollande l’avait promis lors de la campagne présidentielle de 2012, et l’engagement avait été réaffirmé après son élection, malgré les réticences d’EDF et de son patron de l’époque, Henri Proglio. En prenant ses fonctions, le nouveau PDG a donc accepté une feuille de route dont la fermeture des deux réacteurs alsaciens faisait partie à l’horizon 2016.

Mais depuis, plusieurs éléments ont changé la donne. A commencer par les déboires du chantier de Flamanville (Manche), où EDF peine à construire un premier réacteur de nouvelle génération. La mise en service de cet EPR n’est plus attendue que vers la fin de 2018, au mieux. Si bien qu’EDF juge possible de respecter la loi sur la transition énergétique, qui plafonne à 63 200 mégawatts la production d’électricité nucléaire française, sans débrancher pour autant de vieux réacteurs d’ici là.

En octobre 2015, lorsque M. Lévy demande à ce que le démarrage de Flamanville puisse être retardé de quelques années, la ministre de l’environnement et de l’énergie le prévient toutefois : pas question de repousser exagérément le calendrier. D’accord pour lier les dossiers Fessenheim et Flamanville, mais « il conviendra que le dépôt effectif » de la double demande de fermeture d’un site et d’ouverture d’un autre « ne dépasse pas l’échéance de la fin du mois de juin 2016 », écrit Mme Royal dans un courrier envoyé alors au PDG d’EDF.

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