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Barclays va supprimer 12.000 emplois mais augmente ses bonus

Malgré un quatrième trimestre dans le rouge pour la banque d’investissement, les bonus chez Barclays pour 2013 ont augmenté de 10 %. Son patron était ce mardi sur la défensive.

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Barclays porte à 2,4 milliards de livres les bonus délivrés à ses banquiers et va supprimer jusqu’à 12.000 emplois

Par Nicolas Madelaine

Publié le 11 févr. 2014 à 08:30

Ce n’est probablement pas encore cette semaine qu’Antony Jenkins, le nouveau DG de Barclays, pourra considérer que sa mission de transformer la perception de sa banque est accomplie. A l’occasion de la présentation de résultats annuels 2013 décevants, notamment dans la banque d’investissement, le géant britannique a en effet annoncé ce mardi qu’il cherchait à supprimer 12.000 postes supplémentaires cette année. Dans le même temps, les bonus de ses employés vont augmenter de 10 %, à un total de 2,4 milliards de livres, et même de 13 % pour ses golden boys de la filiale marchés.

Il y a sans doute des raisons valides pour ce paradoxe. Antony Jenkins a ainsi expliqué qu’il était dans « l’intérêt de long terme des actionnaires » que Barclays, « qui emploie des gens de Singapour à San Francisco et fait face à un concurrence mondiale féroce pour les talents », recrute « les meilleurs ». Cependant, les arguments du secteur contre le plafonnement des bonus parce qu’ils seraient le meilleur outil pour motiver leur personnel en prennent un coup si ces primes ne baissent jamais quand les résultats chutent. « Je comprends que certaines personnes considèrent que [augmenter les bonus] est une mauvaise décision, » a d’ailleurs reconnu le patron de Barclays sur la BBC. Plusieurs voix à Westminster se sont élevées contre le choix du management de Barclays, dont celle du ministre du Commerce Vincent Cable.

Déception des marchés

La baisse des profits de Barclays - à 5,2 milliards avant impôts en données corrigées des éléments exceptionnels, soit un tiers de moins que l’an dernier – s’explique en tous cas par environ 1,2 milliard de charges de restructuration. Mais aussi par une baisse de 37 % des profits avant impôt de sa banque de marchés et de conseil, à 2,5 milliards, après un quatrième trimestre carrément dans le rouge. Comme Deutsche Bank et Goldman Sachs, Barclays est touchée par une conjoncture difficile dans les produits de taux : les profits de cette division ont chuté d’environ un milliard. Les marchés n’ont pas caché leur déception, l’action du groupe perdant 5,7 % en fin de matinée mardi.

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Les 10.000 à 12.000 suppressions de postes prévues pour 2014, qui s’ajoutent aux 7.650 postes supprimés cette année, concernent quant à elles toutes les divisions de la banque, qui emploie aujourd’hui 140.000 personnes. Le Royaume-Uni sera particulièrement touché avec 7.000 emplois en moins : dans les rues commerçantes outre-Manche mais concède que « les nouvelles technologies transforment l’expérience de la clientèle ». Quelque 820 positions de management seront par ailleurs supprimées, dont, selon la BBC, 400 dans la banque d’investissement.

, a assuré que la performance de ses cadres était désormais mesurée en fonction des « valeurs et des comportements corrects » désormais exigés d’eux. Le problème pour la banque est que l’addition des amendes de toutes sortes, y-compris dans la division banque de détail qu’Antony Jenkins dirigeait avant d’être promu, continue de grimper. La banque a confirmé mardi que des régulateurs de par le monde lui avaient demandé des informations à propos de possibles manipulations - jusqu’à octobre 2013 - du marché des devises.

Correspondant à Londres

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