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Opération transparence pour les comparateurs en ligne

A compter du 1er juillet, ces outils, prisés des internautes, devront fournir une information claire sur leur méthodologie et leurs liens commerciaux.

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Publié le 20 juin 2016 à 16h39, modifié le 27 juin 2016 à 09h49

Temps de Lecture 3 min.

Que ce soit pour commander ses billets d’avion, souscrire un contrat d’assurance, un forfait de téléphone portable ou trouver un crédit immobilier… il existe sur Internet des comparateurs de prix dans tous les domaines ou presque. Et les internautes en raffolent. Trois Français sur quatre les utiliseraient avant d’effectuer un achat, selon une étude réalisée en avril 2014 par la Commission européenne. Mais peut-on leur faire confiance et sont-ils totalement impartiaux ? Hélas, non.

Les enquêtes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) constatent régulièrement que les informations affichées sur ces sites sont souvent incomplètes, voire fausses. Il arrive ainsi, selon la répression des fraudes, que des comparateurs mettent en avant des prix d’appel bas, sans lien avec le tarif réellement appliqué par l’enseigne.

Jungle

Pour tenter de faire le ménage dans cette jungle, la loi Hamon de 2014 avait prévu quelques aménagements pour renforcer la transparence. Il aura fallu attendre deux ans pour que le décret soit publié (le 22 avril 2016) et encore deux mois pour qu’il s’applique.

A partir du 1er juillet, les comparateurs de prix en ligne doivent respecter de nouvelles obligations. Par exemple celle de mentionner, en haut de chaque page de résultats, le critère utilisé pour le classement des offres, accompagné de sa définition, sauf s’il s’agit du prix.

« Dans la plupart des cas, le classement se fait selon un obscur critère de pertinence ou de popularité. Si les internautes se rendent sur ces sites, c’est bien pour trouver le meilleur rapport qualité-prix, c’est donc le tarif qui devrait être automatiquement le premier critère de classement », souligne Olivier Gayraud, juriste à l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie).

Lorsqu’il existe une relation commerciale ou un lien capitalistique avec un professionnel présent sur le site, le comparateur devra aussi l’indiquer. Important, sachant que certains comparateurs sont détenus par des groupes qu’ils référencent. C’est le cas par exemple d’Assurland, qui est détenu par Covéa (GMF, MAAF, MMA).

La rémunération en cause

Lorsque le classement dépend de la rémunération reçue par le comparateur, ce dernier devra afficher la mention « Annonce » sur la page de résultats. Car si ces sites sont toujours gratuits pour les consommateurs, ce n’est pas le cas pour les cybermarchands et boutiques référencés.

Les comparateurs sont rémunérés de deux façons : au coût par clic (le marchand paie le comparateur à chaque clic de l’internaute sur le lien du produit ou du service) ou au coût par achat (une commission est reversée lorsqu’un achat est réellement effectué). C’est ainsi que le site Jechange.fr, comparateur spécialisé dans la réduction des factures (gaz, électricité, mobile, Internet, assurance…), perçoit de 20 € à 100 € selon le type de contrat souscrit par l’internaute (téléphonie, énergie…). Les comparateurs peuvent alors être tentés de mettre en avant le site marchand qui les rémunère le mieux.

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Autre nouveauté, les sites devront spécifier si leur offre est exhaustive ou non ainsi que le nombre de sites ou d’entreprises référencés. « Le nombre important d’offres généralement proposées peut être trompeur. Mais aucun comparateur n’est totalement exhaustif », met en garde Morgane Lenain, de l’Union nationale des associations familiales (UNAF). Dans la santé, par exemple, certains gros assureurs, comme Axa ou la Macif, refusent d’être présents sur ces sites.

Protection des données

Les internautes devront aussi être informés des caractéristiques essentielles du produit ou du contrat comparé : détail de tous les frais (dossier, livraison, commissions, intérêts, taxes…), éventuelles garanties commerciales…

Reste enfin la délicate question de la protection des données personnelles (numéro de téléphone, mail…) laissées par l’internaute. Une condition souvent obligatoire pour avoir accès aux résultats de la recherche. « Nous mentionnons noir sur blanc dès la page d’accueil de notre site que les données personnelles ne sont jamais commercialisées. Dans l’intérêt des internautes, nous aimerions que ce standard soit généralisé à l’ensemble du secteur, ce qui n’est malheureusement pas encore le cas aujourd’hui », souligne Hamid Benamara, directeur général du comparateur Lesfurets.com. Un point non abordé par le décret qui mériterait d’être éclairci.

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