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L’inquiétante augmentation de la pauvreté des enfants

Un enfant sur cinq vivait sous le seuil de pauvreté en France, en 2013, selon l’Insee.

Par Guillaume de Calignon

Publié le 28 juin 2016 à 21:20

« En 2013, près d’un enfant sur cinq en France est pauvre au sens monétaire ». C’est l’implacable constat que dresse Julie Labarthe, chef de la division des revenus et patrimoine des ménages à l’Insee. Depuis la crise financière de 2008, le taux de pauvreté des enfants a progressé de 1,7 point pour atteindre 19,8 %. Ainsi, en 2013, 2,7 millions d’enfants vivaient sous le seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian soit 2.100 euros par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans). C’était 400.000 de plus qu'en 2008.

Le niveau de vie des ménages comprenant des enfants est inférieur à la moyenne. Cela s’explique par le fait que la naissance d’une enfant peut entraîner une modification de l'activité d’un des parents pour assurer la garde. Le recours au temps partiel ou même l’arrêt de l’activité peut ainsi faire diminuer les revenus du ménage.

Réduction du niveau de vie des actifs

Mais ce biais s’est aggravé avec la crise car les enfants vivent plus souvent dans des ménages dans lesquels les parents travaillent. Or, « la crise a surtout affecté les actifs via la hausse du chômage », rappelle Julie Labarthe. Cette réduction du niveau de vie des actifs se retrouve donc mécaniquement sur celui des enfants.

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Mais cela n’explique pas tout. Le taux de pauvreté a aussi grimpé de 3,5 points pour atteindre 22,6 % chez les couples avec trois enfants ou plus. Or, dans ce type de famille, les ouvriers et les indépendants sont le plus sur-représentés. Et là encore, ces deux catégories professionnelles font partie de celles qui ont le plus durement subi la crise. Enfin, il se trouve que « dans les familles nombreuses les adultes ont en moyenne des revenus d’activité plus faibles », note l’Insee dans son étude sur les revenus et patrimoine des ménages publiée ce mardi.

Ainsi, « la crise n'a pas changé le profil de la pauvreté mais en a accentué certains traits : une plus grande intensité de la pauvreté, une plus forte présence des chômeurs, des ouvriers, des familles monoparentales ou nombreuses, se répercutant nettement sur la pauvreté des enfants », conclut l’étude.

Ainsi, chez les retraités, le taux de pauvreté s'élevait à 7,9 % en 2013. Il a reculé de 1,1 point depuis 2008, ce qui correspond à 200.000 retraités démunis en moins. En 2013, un million de retraités vivaient sous le seuil de pauvreté, soit un sur douze. Les seniors bénéficient du minimum vieillesse ou de l’allocation de solidarité aux personnes âgées. Surtout, le niveau de leur retraite n’est pas affecté par l’activité économique, ce qui n’est le cas des revenus des actifs. Les pensions sont plus stables que les revenus d’activité que peuvent toucher les personnes en âge de travailler.

On conviendra quand même qu’un pays qui compte 2,7 millions d’enfants vivant dans un ménage pauvres ne prépare pas particulièrement bien son avenir.

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