En opération reconquête à un peu moins d’un an de la présidentielle, c’est un François Hollande offensif qui s’est livré mercredi 29 juin dans les colonnes des Echos pour défendre son bilan et tacler ses adversaires putatifs à droite... au prix de quelques inexactitudes ou hypocrisies.
Cet article résume quatre vérifications, sur quatre points différents. Pour plus de détails, cliquez sur les liens.
La courbe du chômage
Ce qu’il a dit :
« D’abord, il y a bien une reprise en France et un début d’inversion de la courbe du chômage. C’est un fait indiscutable. »
VRAI, DE JUSTESSE
Oui, le chômage a baissé de 0,9 % depuis la fin 2015, mais la diminution du nombre de demandeurs d’emploi reste pour l’instant modeste, et l’on compte toujours environ un million de chômeurs supplémentaires par rapport à mai 2012 (catégories A, B et C confondues). Par ailleurs, le chômage a de nouveau augmenté en mai, ce qui montre que « l’inversion de la courbe » reste fragile.
Les déficits
Ce qu’il a dit :
« Comme chaque année à cette date, la Cour des comptes met en garde sur la tenue de nos objectifs. C’est son rôle. Cet avertissement vaut pour l’avenir. Quand je regarde nos résultats, je constate que nous avons tenu nos engagements. L’an dernier, nous avons même fait mieux puisque nous avons réduit le déficit plus fortement que prévu (3,6 % au lieu de 3,8 %). »
Amnésie
Certes, en 2015, le déficit s’est davantage réduit que ne l’avait initialement prévu le gouvernement. Mais François Hollande promettait pendant sa campagne de revenir sous la barre des 3 % dès 2013, pour aller jusqu’au déficit zéro en 2017, avant de revoir ces prévisions à la hausse au fil du quinquennat.
La loi travail
Ce qu’il a dit :
« Sur la loi travail, je n’ai manqué à aucun de mes principes. »
Flou
Sur la forme, la concertation menée par le gouvernement sur le projet de loi travail a souffert de quelques ratés, qu’il a tenté de rattraper à mesure que la contestation grandissait dans la rue. Sur le fond, le contenu de la réforme n’était ni annoncé pendant sa campagne présidentielle, ni en total désaccord avec ses principes.
La compétitivité
Ce qu’il a dit :
« Le coût du travail dans l’industrie est aujourd’hui devenu inférieur à celui de nos voisins allemands et sans perte de pouvoir d’achat pour les salariés, puisque ce résultat a été obtenu par des allégements de prélèvements. »
VRAI, MAIS RÉDUCTEUR
Grâce aux effets du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), le coût du travail dans l’industrie est maintenant plus faible en France qu’en Allemagne. Mais, tous secteurs confondus, il reste largement plus élevé de notre côté du Rhin. L’industrie est donc une exception.
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