Le ministère de l’intérieur et celui des familles, de l’enfance et des droits des femmes ont publié cette semaine l’étude nationale « sur les morts violentes au sein du couple en 2015 ».
Si le nombre de décès d’adultes est « sensiblement le même » qu’en 2014 (115 femmes et 21 hommes sont morts, tués par leur conjoint ou ex-conjoint), le nombre d’enfants tués dans le cadre de violences conjugales est passé de 15 à 19 en un an. Parmi eux, onze mineurs (contre sept en 2014).
« Onze enfants mineurs ont été tués par leur père en même temps que leur mère », précise le rapport. Il faut ajouter à ce chiffre 25 enfants tués en raison de séparations difficiles ou de conflits de couple (tandis que l’autre parent n’est pas victime).
Les enfants, témoins de crimes
Mais les enfants sont aussi victimes en tant que spectateurs : au total, treize enfants ont été témoins des scènes de crime, qu’ils aient été présents au moment des faits ou qu’ils aient découvert les corps en regagnant leur domicile.
D’ailleurs, la présence des enfants au domicile du couple ne semble pas être un frein au passage à l’acte, puisque l’étude dénombre également 55 autres enfants, en bas âge pour la plupart, qui étaient présents au domicile, mais non témoins des faits. Dans huit cas, constate l’étude, c’est l’un des enfants du couple qui a donné l’alerte ou fait prévenir les secours.
Contrairement, aux adultes, les enfants ne peuvent pas se tourner vers la justice. Ils peuvent porter plainte dans un bureau de police ou de gendarmerie. Mais un mineur ne peut pas se porter partie civile lui-même. Un administrateur désigné par la justice ou une association de protection de l’enfance existant depuis plus de cinq ans pourra exercer les droits de la partie civile en son nom.
Dernière conséquence de ce climat de violences conjugales, la perte d’un ou des deux parents : en 2015, ce sont 19 enfants qui se sont retrouvés orphelins de père et de mère, et 77 de l’un des deux.
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