C’est une réapparition qui signe un retour à la normale, à défaut d’une réhabilitation. Lundi 4 juillet, Agnès Saal a fait son retour au ministère de la culture, après six mois de purgatoire. L’ancienne présidente de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), dont les frais de taxi ont déclenché une tempête médiatique, avait été exclue temporairement de la fonction publique par décret présidentiel en janvier. Une sanction assortie d’un sursis de dix-huit mois.
Cette exclusion est désormais arrivée à son terme. Pendant ces six mois, Mme Saal, qui estimait être « devenue un symbole d’une trahison des élites », a aussi été doublement condamnée par la justice, au terme d’une procédure de plaider-coupable. Le tribunal de Créteil lui a infligé 4 500 euros d’amende pour ses frais de taxi à l’INA et 5 500 euros au titre des dommages et intérêts et des frais de justice à l’association de lutte contre la corruption Anticor. A Paris, elle a été condamnée à trois mois de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende pour des notes de taxi datant de son passage au Centre Georges-Pompidou.
Mme Saal en a désormais fini avec les procédures, les remboursements et les amendes. « Elle s’est remise dans les clous », dit-on au ministère, où on s’est penché ces dernières semaines sur sa nouvelle affectation. Parmi les postes qui étaient à pourvoir, le choix s’est porté sur une mission rattachée au secrétariat général du ministère, consistant à piloter la double démarche de labellisation « égalité professionnelle » et « diversité » engagée par le ministère. Un poste jusqu’ici occupé par une ancienne directrice régionale des affaires culturelles.
Son rôle sera de passer en revue l’ensemble des procédures de recrutement, d’avancement, de prime, de mutation, etc., pour pouvoir déposer un dossier de labellisation auprès de l’Afnor, entre décembre 2016 et mars 2017. « C’est une mission plutôt cohérente avec ses engagements antérieurs », souligne-t-on Rue de Valois, où la tâche est qualifiée d’« importante ».
Parallèlement à ce retour, l’effort de moralisation de la gestion des établissements publics, dont l’affaire Saal a été un déclencheur, se poursuit. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique doit très prochainement formuler des propositions de mesures à prendre pour renforcer la déontologie et les instruments de contrôle dans un secteur des établissements publics dont les pratiques alimentent encore occasionnellement la rumeur.
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