“Fini le rêve” (Süddeutsche Zeitung) ; “Tout ce travail pour rien” (Spiegel Online) ; “Rien ne va plus pour les champions du monde” (Bild) ; et bien sûr : “Grizou, le cauchemar allemand” (Frankfurter Allgemeine Zeitung). Ce matin, c’est la consternation dans les titres de la presse allemande qui, pendant quarante-cinq minutes, ont cru à une finale pour la Mannschaft dimanche à Paris. Puis est apparue la main de Bastian Schweinsteiger, heurtant le ballon dans la surface de réparation et le premier but français sur penalty. Puis le second.

“Le rêve d’enchaîner avec le titre européen après la Coupe du monde s’est brisé sans aucun romantisme”, déplore Spiegel Online ce matin. Pour le site de l’hebdomadaire, la déception est énorme.

 
Le visage de Thomas Müller incarnait l’état émotionnel de la Mannschaft. Müller, l’éternel ricaneur, celui qui diffuse toujours sa bonne humeur, est sorti des vestiaires blanc comme un linge, les joues creuses.”

Si la désillusion est si grande outre-Rhin, c’est qu’on a bien vu la Mannschaft dominer les Bleus pendant une petite moitié du match. La Süddeutsche Zeitung, par exemple, juge que la sélection allemande “a produit un jeu spectaculaire, mais est sortie malgré tout”.

“Pleure, Schweini”

Et si la Mannschaft rentre aujourd’hui à la maison, un responsable principal se retrouve pointé du doigt. Pour Bild, il s’appelle Bastian Schweinsteiger. “Bonne nuit, Schweini !” titre ainsi le plus grand tabloïd allemand ce matin. “On méritait d’être en finale dimanche. La main de Bastian Schweinsteiger a tout changé. C’est la défaite la plus dure depuis longtemps”, se lamente le quotidien berlinois, qui renchérit avec un “Pleure, Schweini” en direction du joueur de Manchester United.

Pour la Süddeutsche Zeitung, la faute revient aussi à l’absence d’idées chez les champions du monde.

 
Pour égaliser après ce penalty bien tiré, l’équipe allemande manquait tout simplement d’imagination. Le deuxième but ne changeait plus grand-chose. La sélection ne s’est pas brisée face à des adversaires forts, elle a échoué à cause de son attaque un peu innocente. Face au talent individuel de Griezmann.”

Element inconnu

Griezmann la tête froide

L’attaquant français est reconnu comme “héros de la France” par la Frankfurter Allgemeine Zeitung : “Oubliées, les larmes de 2014 [après la défaite face à l’Allemagne en quarts du Mondial]. Antoine Griezmann s’est vengé. Il a vaincu la malédiction allemande qui pesait sur le foot français. Calme et la tête froide, et de nouveau face à Neuer”, écrit la FAZ sur un ton admirateur. “Avec deux buts, Antoine Griezmann amène la France en finale en solo”, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung, avant de souligner : “C’est la deuxième fois cette année qu’il est à l’origine d’une dure défaite pour une équipe allemande”, après avoir éliminé le Bayern Munich avec son club de l’Atlético Madrid en Ligue des champions.

Au final, aux yeux de Die Welt, “cette défaite est amplement méritée : qui commet de telles erreurs mérite de sortir”. Le quotidien lance une dernière pique à travers le Rhin : “Cette victoire contre l’Allemagne a un énormissime défaut : les cris de joie ! Les joueurs français ont copié le ‘Huh’ des Islandais. Les premières plaintes arrivent !”