Des secours arrivent au Stade de France à Saint-Denis, après que plusieurs attentats suicides ont fait un mort et 56 blessés, le 13 novembre 2015

Des secours au Stade de France à Saint-Denis, après l'attentat-suicide qui a causé la mort de Manuel Dias, le 13 novembre 2015

afp.com/MATTHIEU ALEXANDRE

"Dimanche à Saint-Denis, tes deux pays s'affronteront à quelques mètres de cette porte D où tu as perdu la vie". Quelques heures avant la finale France-Portugal qui opposera les deux pays de son père, Michael Dias, 31 ans, rend hommage à son père Manuel Dias, dans une lettre publiée sur le Huffington Post. Ce Franco-Portugais a été la seule victime de l'attentat au Stade de France le 13 novembre. Manuel Dias, 63 ans, était chauffeur de métier. Il buvait un verre à la terrasse de la brasserie l'Events quand un kamikaze s'est fait exploser à quelques mètres de lui.

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"Tu es parti devant le stade de France et cette finale d'aujourd'hui ravive forcément ce drame que nous avons vécu, écrit Michael Dias. Tu étais passionné de foot et je suis sûr que ce France-Portugal aurait été un grand soir pour toi."

Michael Dias dénonce "ceux qui essayent de nous diviser"

Michael Dias en profite pour rappeler que le choix de son père de devenir Français en faisait " la preuve incarnée que l'intégration est possible". Il dénonce ceux qui, "pour garantir l'alternance politique et détourner notre attention de leur incapacité à résoudre les vrais problèmes qui nous concernent, aujourd'hui encore essayent de nous diviser, d'opposer des communautés qui vivent ensemble depuis des décennies". "Le débat public continue d'exacerber les différences, regrette Michael Dias, de stigmatiser les communautés et de prôner une solution basée sur l'exclusion. Alors que c'est précisément cette attitude qui en est la principale cause."

"Pour toi, la France était le dénominateur qui nous était commun et c'est cette image de tolérance que je garde de toi", poursuit Michel Dias. "Toi qui prônais toujours la patience, le respect de l'autre et la liberté de pensée, tu es parti abîmé par la brutalité de l'intolérance", déplore le fils de la victime des attentats terroristes.

Inspiré par la mémoire de son père, Michael veut partager "un message de respect des différences: "Nous sommes chanceux de vivre dans un pays comme la France, dans lequel, malgré les difficultés, nos vies se croisent et s'enrichissent souvent de cette mixité. Soyons fiers d'en faire partie et ne laissons pas les intérêts de certains nous convaincre de l'inverse."

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