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L’irrésistible ascension des micro-multinationales

Ces entreprises focalisent l’attention des financeurs à l'affût des futures licornes.

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Les micro-multinationales ont toujours existé, mais aujourd’hui, elles sont mieux identifiées, comprises et connues. (Shutterstock)
Publié le 12 juil. 2016 à 07:30

Un rapport d’HSBC paru en mai 2016 (1) dresse le portrait-robot de la « micro-multinationale » : cette entreprise moyenne présente précocement à l’international se distingue des sociétés traditionnelles par sa jeunesse et son agilité. Son chiffre d’affaire oscille entre 50 et 250 millions de dollars. Sa taille moyenne la situe entre la PME de croissance et l’ETI. Bien établie sur son marché domestique, elle regarde bien au-delà des frontières, parfois avant même d’être créée.  « Les micro-multinationales inscrivent dans leur stratégie, en amont même du business plan, leur présence internationale, qui leur permettra d’assurer rapidement – à l’horizon de cinq ans -  le relais de leur croissance organique, » analyse Régis Barriac, directeur de l’international chez HSBC France. « Dès le début, leurs fondateurs prévoient de démultiplier leurs idées et leurs produits, sur différents marchés. »

Une génération bercée à la globalisation

Agés de 35 à 40 ans, les dirigeants de ces jeunes multinationales sont à la fois relativement novices et dotés d’une conscience aigüe des enjeux de l’international. « C’est une génération de patrons qui a été bercée à la globalisation, » souligne Régis Barriac. « Ils ont aussi la culture de la pépinière, partout dans le monde : leurs start-up se regroupent pour travailler et partager les challenges. » Les plateformes digitales et les nouveaux usages du commerce international leur permettent de surmonter facilement des problèmes de coût, autrefois bloquants. Au sein de l’Europe continentale, la France est le berceau d’un bon nombre de ces entreprises très technophiles. « Ce sont des structures à forte valeur ajoutée, extrêmement agiles, qui évoluent dans la sphère de la FrenchTech, » précise Régis Barriac. « On les trouve dans les domaines de la biotech et des services, toujours sur des niches. BPIfrance les accompagne et investit dans leur capital.» Les micro-multinationales ont toujours existé, mais aujourd’hui, elles sont mieux identifiées, mieux comprises et mieux connues.  « Nous savons à présent comment elles conçoivent leur schéma d’accélération de croissance directement à l’international. Le dialogue avec leurs partenaires financiers n’en est que meilleur ! » Car elles focalisent aujourd’hui l’attention de tous les financeurs, dont l’obsession est de ne surtout pas rater les futures licornes, ces jeunes PME qui parviennent en quelques années à se valoriser à 1 milliard de dollars.

Voyager et soigner la communication financière

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L’irrésistible ascension de ces sociétés particulièrement agiles à l’international se heurte toutefois à deux obstacles : le manque de temps et le manque de financement. Agir à l’international nécessite du temps, car le retour sur investissement se fait sur plusieurs années. Il faut aussi gérer des équipes locales, des déplacements, contrôler le développement sur ces marchés lointains. Des opérations consommatrices de cash à court terme ... Pourtant, aux petites entreprises qui veulent s’internationaliser de manière précoce, Régis Barriac conseille de ne pas hésiter à voyager. « On ne se développe pas bien à l’international depuis Paris, si l’on ne connaît pas son marché local. Il faut partir sur place pour trouver les bons associés, les bons interlocuteurs. Le deuxième conseil que je donnerais est de ne pas hésiter à investir dans sa stratégie de communication financière à l’international. Trop d’entreprises françaises n’en font pas l’effort, confiant cette tâche parmi d’autres au directeur général. Miser sur une stratégie de communication financière, précise et transparente, confiée à directeur financier, ce n’est pas une perte de temps, ni d’argent. Cela permet de comprendre où l’on va, et de structurer la vision de l’entreprise auprès des actionnaires, des banquiers, et de tous les investisseurs.»

(1) The rise of micro-multinationals, HSBC, 22 mai 2016

Géraldine Dauvergne

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