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Côte d’Ivoire : Guy-André Kieffer a été « exécuté » sur ordre de Simone Gbagbo, affirme un témoin

Le corps du journaliste franco-canadien qui enquêtait sur des détournements financiers, aurait été « incinéré », selon le témoignage d’un ex-chef de la milice devant la justice.

Le Monde avec AFP

Publié le 22 juillet 2016 à 10h01, modifié le 22 juillet 2016 à 14h35

Temps de Lecture 2 min.

Simone Gbagbo, le 27 juin à Abidjan.

Le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, porté disparu en 2004 à Abidjan, a été « exécuté, son corps incinéré » sous les ordres de l’ex-première dame ivoirienne Simone Gbagbo, a affirmé mercredi 20 juillet, devant la justice ivoirienne un ex-chef de milice, disant citer les propos d’un de ses chefs.

Moïse Metchro Harolde Metch, dit Commandant Hôtel ou Colonel H, « chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP) », une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire sous l’ex-président Laurent Gbagbo de 2000 à 2011, s’exprimait mercredi à Abidjan lors du procès pour « crimes contre l’humanité » de Mme Gbagbo.

Chef de la sécurité rapprochée

« Kieffer a été exécuté par le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, sous les ordres de Simone Gbagbo », dont il était le chef de la sécurité rapprochée, a affirmé à la barre l’ancien chef de milice.

« Son corps a été incinéré pour ne pas laisser de traces », a-t-il poursuivi, soulignant qu’il rapportait une conversation d’un de ses chefs. « Vous avez rapporté des faits qu’aurait déclarés quelqu’un d’autre, est-ce cela ? », lui a demandé mercredi à l’audience l’un des avocats de Mme Gbagbo, Me Ange Rodrigue Dadje. « Oui », a répondu le témoin, précisant toutefois « n’avoir pas eu la confirmation de la participation directe » de son informateur à l’opération.

Mardi, cet ex-chef de milice avait déclaré avoir participé à l’enlèvement d’Yves Lambelin, patron français du grand groupe privé Sifca qui avait été tué à la fin de la crise post-électorale en 2011. La défense de Mme Gbagbo, jugée pour « crimes contre l’humanité », met en doute sa version. « Avez-vous été entendu par le juge dans cette affaire ? », lui a demandé mercredi l’avocat. « Oui », a répondu le témoin.

« Il est un menteur »

« Monsieur le Président [de la cour], le témoin ici présent n’a jamais été entendu dans la procédure d’Yves Lambelin, il n’a pas été inculpé », a répliqué l’avocat de Mme Gbagbo. « Nous voulons vous démontrer que ce témoin donne des informations erronées, il est un menteur », a ajouté l’avocat.

Le journaliste indépendant Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004 sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo. Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations financières, notamment dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.

Le 21 juin, Mme Gbagbo avait demandé que progresse l’enquête sur la disparition du journaliste. « On m’accuse, on me salit… Que l’enquête concernant cette affaire aille à son terme ! avait lancé Mme Gbagbo, qui a déjà été entendue par la justice française dans cette affaire. Il faut qu’on sache qui était Kieffer. Je suis intéressée de le savoir, je ne le connais pas et n’avais jamais entendu parler de lui. »

La cour d’assises d’Abidjan juge depuis le 31 mai l’ancienne première dame, 67 ans, pour « crimes contre l’humanité », « crimes contre les prisonniers de guerre » et « crimes contre les populations civiles », commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts en cinq mois.

Cette crise avait été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Mme Gbagbo comparaît alors qu’elle purge déjà une première peine de vingt ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée en 2015.

Le Monde avec AFP

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