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1 Afro-Américain sur 13 privé de droit de vote: une aubaine pour Trump

Donald Trump en meeting en Caroline du Nord le 25 juillet. "Trump a mon vote" proclame le panneau.
Donald Trump en meeting en Caroline du Nord le 25 juillet. "Trump a ma voix" proclame la pancarte. © REUTERS/Carlo Allegri
David Ramasseul , Mis à jour le

Les lois très strictes qui privent les anciens détenus du droit de vote frappent un grand nombre d'Américains noirs. Leurs voix pourraient faire cruellement défaut à Hillary Clinton et favoriser une victoire de Donald Trump.

Les nombreuses bavures policières aux Etats-Unis qui ont entraîné la mort d’Afro-Américains masquent une autre réalité moins sanglante, mais tout aussi préjudiciable pour la plus grande démocratie du monde: la mise à l’écart d’une grande partie de la population noire des processus électoraux. Alors que les Afro-américains représentent 13% de la population, ils sont un million à être emprisonnés sur 2,4 millions de détenus. En détention, ils ne peuvent pas exercer leur droit de vote. Mais cette privation des droits civiques s’étend aussi aux anciens détenus : Selon l'ONG Sentencing Project , qui étudie et lutte contre cette dérive judiciaire, près de 5,9 millions d’Américains sont privés de droit de vote dont 2,2 millions de citoyens noirs, soit 1 Afro-Américain en âge de voter sur 13…

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Or, les électeurs noirs, inquiets de son discours ultra-sécuritaire aux connotions racistes, sont les plus hostiles à Donald Trump. Preuve de ce rejet, un sondage NBC News-Wall Street Journal-Marist , réalisé début juillet, affiche un score inédit dans l’Ohio et la Pennsylvanie : 0% des électeurs noirs envisagent de voter Trump à la présidentielle dans ces deux Etats ! Et, à l’échelle nationale, le score du candidat républicain culmine à 6%. En toute logique, ce rejet devrait profiter largement à Hillary Clinton, très populaire dans l’électorat afro-américain. C’est d’ailleurs en grande partie grâce aux votes noirs qu’Hillary a pu creuser l’écart avec son rival Bernie Sanders pendant la primaire démocrate.

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Mais ce soutien sera-t-il suffisant pour qu’Hillary Clinton, fragilisée sur sa gauche par les réticences des supporters de Sanders à lui accorder leurs suffrages, l’emporte sur Donald Trump ? Selon un sondage paru dans le Wall Street Journal, 45% des électeurs démocrates auraient préféré un autre candidat et dans une autre enquête CNN/ORC publiée lundi, le candidat républicain devance sa rivale de près de trois points.

En 2000, George W. Bush l’a emporté de 537 voix en Floride contre Al Gore

De surcroît, les spécificités du système électoral américain contribuent à rendre la présidentielle encore plus incertaine. Dans chaque Etat, les votants élisent de grands électeurs. Ces derniers s’engagent ensuite à voter pour le candidat arrivé en tête. Mais tous les Etats n’ont pas le même poids et la Californie avec ses 55 grands électeurs compte bien plus que le Vermont et ses 3 grands électeurs. Cette particularité a pour conséquence qu’un très faible nombre d’électeurs peut décider de la victoire finale. En 2000, George W. Bush l’a emporté de 537 voix en Floride contre Al Gore. Il aurait suffit que 600 personnes de plus votent en faveur du candidat démocrate pour qu’il remporte la Floride et donc l’élection présidentielle. 

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La Floride est l’un de ces « swing states » susceptibles de passer d’un camp à l’autre à chaque élection. Cet Etat, gouverné jusqu’en 2007 par Jeb Bush, rival de Trump pendant la primaire républicaine, détient aussi le record de privation de droits de vote: 23,3% des Noirs en âge de voter ne peuvent pas participer aux élections en raison de leur casier judiciaire. C’est bien plus que les quelques centaines de voix qui ont fait défaut à Al Gore il y a 16 ans…

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