Paris : le centre pour SDF du bois de Boulogne prend forme

Avenue du Maréchal-Maunoury (XVIe), ce mardi. Les premiers modules du futur centre d’hébergement du bois de Boulogne sont arrivés lundi soir.
Avenue du Maréchal-Maunoury (XVIe), ce mardi. Les premiers modules du futur centre d’hébergement du bois de Boulogne sont arrivés lundi soir. (LP/N.G.)

    « Les bâtiments sont arrivés cette nuit, je les ai entendus. Ça m'a même réveillée », rouspète Anna Ferreira, gardienne d'immeuble de l'avenue du Maréchal-Maunoury (XVI e ), qui borde le bois de Boulogne (XVI e ). Les premiers modules du centre d'hébergement d'urgence pour SDF, tant décrié ces derniers mois par les riverains et l'exécutif du très chic XVIe arrondissement, sont en effet arrivés par convoi exceptionnel sur le chantier entre le boulevard périphérique et les maréchaux, ce lundi soir vers 22 heures.

    La livraison depuis l'usine de La Chaize-le-Vicomte (Vendée) continuera chaque soir de la semaine et reprendra au mois de septembre, indique l'entreprise vendéenne BH, filiale de Beneteau qui les a produits. Au total, 117 modules en bois « made in France » de 18 m2 formeront les quatre bâtiments du futur centre d'hébergement, installé là pour au moins trois ans et toujours contesté devant le tribunal administratif par des associations de défense du bois.

    Les premiers occupants attendus en octobre

    « Les familles bénéficieront d'un module entier, tandis que ceux pour les personnes isolées s'en partageront un », explique l'entreprise BH. Le centre d'hébergement d'urgence pourra accueillir 200 personnes, dont la moitié de familles démunies et l'autre de personnes isolées en situation précaire.

    Le coût total de l'opération est estimé à 4,8 M€, dont 4 M€ financés l'Etat et 800 000 € par la Ville de Paris. « Je fais mon jogging le long du bois de Boulogne. J'espère que je n'aurai pas de problème », confie Marie-Pierre, 48 ans, une riveraine. Dans le quartier, « tout le monde se méfie » de l'arrivée de ces nouveaux habitants, assure Anna Ferreira.

    Pour l'exécutif parisien, en revanche, les premières livraisons des modules sont une excellente nouvelle. « La Ville de Paris a tenu bon. Les choses avancent en temps et en heure, le projet aboutira », se félicite Ian Brossat, adjoint (PCF) à la maire de Paris en charge du logement et de l'hébergement d'urgence. La fin du chantier est prévue le 30 novembre mais les premiers occupants pourront s'installer à partir de la fin du mois d'octobre.