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Banque : plus dure sera la seconde vague

L'automatisation a jusqu'ici porté sur des tâches sans valeur ajoutée, mais le développement de l'intelligence artificielle pourrait menacer le conseil.

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Par Ninon Renaud

Publié le 26 juil. 2016 à 01:01

Jusqu'ici, c'est un moindre mal. Comme l'évoque la note d'analyse de France Stratégie, l'automatisation qui a commencé dans les années 1970 dans le secteur bancaire, avec l'introduction des distributeurs de billets automatiques, a moins supprimé des emplois qu'elle n'a profondément transformé les métiers du secteur. D'autant que la banque a profité d'une pyramide des âges favorable qui lui a permis de s'adapter dans le temps sans casse sociale : ses effectifs s'érodent petit à petit depuis 2008.

Les guichetiers qui distribuaient il y a quarante ans les espèces ont certes disparu, mais, au fil de la digitalisation de leurs processus, les acteurs bancaires ont musclé leur offre de services à valeur ajoutée. Alors que la part dans les embauches des chargés d'accueil a chuté de 19,5 % à 14,9 % entre 2013 et 2015, celle des conseillers en patrimoine, des chargés de clientèle entreprises et professionnels, est ainsi passée de 9,3 % à 12,7 %, selon les chiffres de la Fédération bancaire française (FBF). Plus globalement, France Stratégie indique que « 61 % des employés du secteur déclarent occuper un emploi nécessitant une réponse immédiate à une demande extérieure et ne devant pas toujours appliquer des consignes, contre 35 % en 2005 ».

Mais le recul des embauches risque de s'accélérer sous l'effet d'une nouvelle vague de robotisation en cours liée au développement de l'intelligence artificielle. « Cette intelligence vient soutenir les personnes dans leurs actions et projets financiers, son objectif ultime étant de décupler la vitesse de prise de décisions financières, précise Eric Delannoy, président-fondateur du cabinet Tenzing, spécialiste de l'innovation bancaire. Or les banques n'ont d'autre choix, dans le contexte actuel, que de mettre de l'innovation dans la relation client à la fois pour l'enrichir et éviter que d'autres acteurs le fassent. » D'abord poussés par les établissements à traiter eux-mêmes les tâches les plus simples, les clients sont désormais prêts à faire plus. Une étude de MyPrivateBanking Research parue en 2015 estimait que le montant d'actifs gérés par les « robo-advisors » dans le monde devrait passer de 20 milliards de dollars fin 2015 à 420 milliards en 2020 : de quoi donner des sueurs froides aux conseillers patrimoniaux.

Ninon Renaud

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