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Attentat de Nice : un renfort de forces mobiles avait été refusé à la préfecture

« Le service d’ordre n’était pas sous-dimensionné », estime néanmoins le rapport de l’Inspection générale de la police nationale publié mercredi. La directrice « certifie » que 64 policiers nationaux étaient bien là.

Le Monde

Publié le 27 juillet 2016 à 17h20, modifié le 28 juillet 2016 à 10h15

Temps de Lecture 3 min.

Marie-France Moneger-Guyomarc'h, directrice de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), le 27 juillet 2016.

La publication du rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) suffira-t-elle à mettre un terme aux polémiques ? Le service d’ordre était correctement dimensionné le soir de l’attentat de Nice, le 14 juillet, a déclaré mercredi 27 juillet la directrice de l’IGPN.

« Pour un événement qui n’était pas exceptionnel (…) sans connaissance de menaces particulières, le service d’ordre n’était pas sous-dimensionné », a expliqué Marie-France Moneger-Guyomarc’h, lors de la présentation du rapport de son organisme. Les polémiques « sont le fruit d’une mauvaise compréhension et interprétation des informations », a-t-elle ajouté.

« Les 64 policiers nationaux étaient bien sur la promenade des Anglais, je le certifie », a poursuivi la patronne de la « police des polices » en assurant que l’ensemble des points avaient été vérifiés, même si l’IGPN n’avait pas eu accès aux vidéos de surveillance des lieux de l’attaque.

« En l’absence de risque particulier »

Le rapport précise néanmoins que « le dispositif du 14 juillet 2016 n’a pas été soutenu par une unité de forces » mobiles (CRS ou gendarmes), contrairement à 2014 (37 CRS) ou 2015 (60 gendarmes mobiles). « La demande de la préfecture des Alpes-Maritimes, sur la base d’une évaluation à 30 000 du nombre de spectateurs répartis en divers lieux, et en l’absence de risque particulier signalé par le renseignement territorial, n’a, en conséquence, pas été satisfaite » par le préfet de la zone de défense, expliquent les rédacteurs.

Marseille et Toulouse (« risques de violences urbaines »), Montpellier (« départ de la douzième étape du Tour de France »), Carcassonne (« 500 000 spectateurs attendus pour “l’embrasement” de la ville ») et Avignon ont été privilégiées.

La direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a donc fait « sur ses seules ressources propres » et a recouru « à des effectifs inhabituellement employés sur ce type de mission (formateurs, chargés de prévention, cadets) ». Les cadets sont des jeunes non diplômés qui préparent le concours de gardien de la paix tout en effectuant des stages dans les services de police.

Si le calcul n’est jamais présenté clairement dans le rapport, les notes de bas de page du rapport permettent de dresser un comparatif du nombre de membres des forces de l’ordre présents sur les trois derniers 14-Juillet à Nice. En effet, l’IGPN rappelle que « la DDSP a engagé sur le même service d’ordre 52 policiers en 2014 et 44 en 2015 ». Cela signifie que 89 personnels dépendant du ministère de l’intérieur étaient mobilisés en 2014 (52 de la DDSP et 37 CRS), 104 en 2015 (44 de la DDSP et 60 gendarmes) et enfin, donc, 64 en 2016.

Dispositif « pertinent dans son principe »

L’IGPN juge enfin que le dispositif mis en place, des points de contrôles aux entrées de la zone piétonne et des contrôles aléatoires dans la zone, « n’était pas adapté à ce type d’attaque dont la nouveauté et l’intensité étaient au-delà de toute prévision » mais était « pertinent dans son principe ».

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Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait saisi l’IGPN le 21 juillet pour une « évaluation technique » des mesures de sécurité à Nice afin de couper court à une polémique sur les moyens mis en œuvre le soir des festivités du 14 juillet. Des familles et des proches de victimes ont déposé plainte contre l’Etat, la ville de Nice et l’organisation des festivités, dénonçant des manquements à la sécurité sur la promenade des Anglais.

L’ancien maire de Nice Christian Estrosi, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, accuse Bernard Cazeneuve de « mensonge d’Etat » sur les effectifs policiers présents le soir du drame, qui a fait 84 victimes. Le rapport de l’IGPN « ne saurait être suffisant », a-t-il réagi mercredi. « Ce rapport n’est pas de nature à répondre aux questions qui restent en suspens et à notre volonté d’obtenir la manifestation de la vérité. Cette enquête (…) ne saurait être suffisante pour répondre aux interrogations légitimes des familles des victimes », ont déclaré M. Estrosi et le maire de Nice, Philippe Pradal, dans un communiqué commun.

La polémique sur le dispositif sécuritaire s’était encore durcie après qu’une policière municipale, responsable du dispositif de vidéosurveillance, a affirmé dans Le Journal du dimanche avoir subi des pressions du ministère de l’intérieur pour modifier son rapport sur le déploiement des forces de l’ordre le soir du 14 juillet. Bernard Cazeneuve a porté plainte pour diffamation contre la jeune femme et le parquet de Nice a ouvert mardi une enquête préliminaire pour abus d’autorité à la suite d’un signalement de la fonctionnaire.

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