Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

En cartes : pourquoi la récolte de céréales sera la pire depuis trente ans

La récolte de blé tendre sera la plus faible depuis trente ans dans l’Hexagone. Décryptage de cette catastrophe agricole en trois cartes.

Par  et

Publié le 12 août 2016 à 15h33, modifié le 15 août 2016 à 13h50

Temps de Lecture 3 min.

Les moissons ne sont pas encore terminées en France, mais les chiffres s’annoncent déjà désastreux. D’après les prévisions d’Agreste, l’organisme qui réalise des études statistiques pour le ministère de l’agriculture, le rendement de la récolte de blé tendre, la catégorie de céréales la plus utilisée dans l’alimentation, s’élèverait à 55,7 quintaux par hectare, soit son niveau le plus bas depuis trente ans :

« En 2016, la production des cultures d’hiver enregistrera un recul historique en raison de la chute des rendements. »

Mauvaise météo au printemps, crues, proliférations de maladies et de ravageurs… Un bouquet de facteurs défavorables aura eu raison de la moisson 2016. Décryptage en trois cartes de cette catastrophe agricole.

Une météo trop humide

Le dernier rendement aussi faible observé (que celui attendu fin août) remonte à l’été 1986, année de forte sécheresse. Mais contrairement à ce qu’il s’est passé il y a trente ans, c’est un excès de pluie qui est à l’origine de la mauvaise récolte de cette année. La pluie est en effet un facteur défavorable au printemps, « lors des périodes critiques de la floraison et du remplissage des grains », explique Agreste.

Le mois de mai, en particulier, a été beaucoup plus humide que la normale. A l’échelle de la seule région Ile-de-France, c’est le mois le plus pluvieux, tous mois confondus, depuis 1960.

Rapport à la normale (établie entre 1981 et 2010) des cumuls mensuels de pluie par département. En rouge là où ils ont été inférieurs à la normale, en bleu où ils ont été supérieurs.

« En moyenne sur la France et sur la saison, la pluviométrie a été excédentaire de plus de 25 %, plaçant ce printemps 2016 parmi les plus arrosés des cinquante dernières années », résume Météo France.

Autre conséquence, un sol détrempé entraîne la prolifération de mauvaises herbes, de nuisibles (comme les pucerons ou la punaise des céréales) et de maladies qui attaquent les racines et les font pourrir.

Le Nord, le Centre et l’Ile-de-France seraient particulièrement touchés par la baisse de la production. Les deux dernières régions figurent d’ailleurs en bonne place parmi les victimes des inondations du printemps.

Un manque d’ensoleillement

Pour s’épanouir, les céréales ont besoin de lumière et de chaleur. Las, l’ensoleillement a été inférieur à la normale sur la majeure partie de la France. Pire, « la fin du mois d’avril et le début du mois de mai ont notamment connu un net rafraîchissement avec de nombreuses gelées tardives », ajoute Météo France.

Or, le manque de luminosité perturbe la fécondation. Résultat, les épis se sont révélés pauvres en grains, faisant chuter les rendements, calculés au quintal (100 kilos) par hectare cultivé. Les récoltes ne sont pas terminées, mais les quantités déjà recueillies sont bien inférieures à la moyenne – calculée sur cinq ans le plus souvent ; on parle de moyenne quinquennale.

Le Monde
-50% sur toutes nos offres
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 11,99 € 5,99 €/mois pendant 1 an.
S’abonner

« Au nord de la Loire, les récoltes sont bien avancées jusqu’en Ile-de-France. Les rendements y sont faibles en moyenne et très irréguliers. Localement, les rendements peuvent être catastrophiques, de l’ordre de la moitié de la moyenne quinquennale, voire moins », détaille l’agence interministérielle FranceAgriMer.

Les rendements reculeraient de 40 % en Ile-de-France, de 38 % dans les Hauts-de-France et de 31 % dans le Centre-Val de Loire par rapport à la moyenne 2011-2015, selon les dernières données du ministère. Des régions habituellement très productrices.

La moyenne française pour le rendement des cultures de blé tendre était de 75 quintaux à l’hectare en 2014.

La situation inquiète au point que des acteurs du marché ont prévenu que la France allait perdre sa place de premier exportateur européen.

Mais, dans le même temps, la moisson s’annonce excellente dans tous les autres pays producteurs mondiaux de céréales. Et les stocks sont au plus haut. Ce qui par ricochet fait baisser les prix sur les marchés financiers.

Le ministère a annoncé qu’il établira avec les producteurs un bilan quantitatif et qualitatif de la récolte à la fin du mois de septembre et présentera début octobre un plan de soutien au secteur céréalier.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.