Le taux de pauvreté atteint 20 % pour les locataires de meublés, 18 % dans le logement social et 13 % dans le parc privé, contre 8 % en moyenne, selon les données 2012 de l’Insee1. Ce taux s’élève à 4 % pour les propriétaires qui n’ont plus de remboursements d’emprunts et 3 % pour les autres. Les locataires représentent 70 % des personnes pauvres, pour l’essentiel des locataires en HLM (34 %) et dans le parc privé (34 % aussi). Les propriétaires représentent un peu plus du quart des personnes pauvres.

Les propriétaires ont en moyenne des niveaux de vie supérieurs et leur investissement leur permet (une fois leurs emprunts remboursés) de réduire leurs dépenses en logement. Les locataires sont plus pauvres et doivent faire face à des dépenses importantes dans ce domaine, ce qui réduit d’autant leurs niveaux de vie réels, une fois le logement pris en compte. L’avantage dont dispose le locataire (la mobilité) est aussi un inconvénient : il n’est jamais certain de pouvoir rester dans son logement.

Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs. D’abord un effet d’âge : on raisonne tous âges confondus, alors que les locataires sont, en moyenne, plus jeunes que les propriétaires. Les jeunes disposent de salaires plus faibles, occupent plus souvent des emplois précaires, vivent plus fréquemment en famille : autant d’attributs de la pauvreté. Elle résulte aussi d’un processus de reproduction des inégalités : le patrimoine immobilier se transmet dans le temps, désormais plutôt des grands-parents vers les petits enfants au sein de familles déjà aisées. Enfin, les écarts de niveaux de rémunération eux-mêmes permettent à certains d’accéder à la propriété quand d’autres en sont exclus du fait de bas salaires.

 

 

Notes:

  1. Au seuil de pauvreté situé à 50 % du niveau de vie médian.