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Un prisonnier élu maire de Karachi

Waseem Akhtar, mis en examen pour sédition et terrorisme, a été élu maire de Karachi.
Waseem Akhtar, mis en examen pour sédition et terrorisme, a été élu maire de Karachi. © Akhtar Soomro / Reuters
La Rédaction

Waseem Akhtar, mis en examen pour sédition et terrorisme, a été élu maire de Karachi, au Pakistan.

Maire de la plus grande ville du Pakistan… mais derrière les barreaux. Mercredi, Waseem Akhtar, ancien ministre et député, a été élu mercredi maire de Karachi, récoltant 196 des 294 voix exprimées par les autorités municipales. Seulement, le membre du Muttahida Qaumi Movement (MQM) est actuellement incarcéré. Il a été interpellé le 19 juillet dernier, soupçonné par la justice pakistanaise d’avoir orchestré la répression meurtrière des émeutes survenues en 2007 à Karachi alors qu’il était ministre de l’Intérieur de la province du Sindh. Afin de voter, il avait été exfiltré de sa cellule et était arrivé dans le bureau de vote dans un véhicule blindé.

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Son avocat a prévenu le journal pakistanais de «The News » de la façon dont il compte exercer le pouvoir: «Il va ouvrir un bureau en prison et dirigera les conseils municipaux par vidéoconférence», a déclaré Mahfooz Yar Khan. «Il peut diriger Karachi ainsi pendant cinq ans».

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A lire : Pakistan : Karachi au bord de la guerre civile ?

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Le siège d'une chaîne de télévision saccagé par des militants du MQM

Son élection survient après deux jours d’affrontements entre militants du MQM et policiers. Les partisans de la formation politique ont notamment saccagé le siège d’une chaîne de télévision lundi, après qu’Altaf Hussain, le chef en exil du parti, a donné un discours par téléphone fustigeant le manque de couverture des activités du MQM par certains médias.

Altaf Hussain, qui vit à Londres, a été mis en examen pour trahison et incitation au terrorisme. Son parti domine la scène politique à Karachi depuis des années, notamment en raison du soutien dont il bénéficie au sein de la communauté plutôt aisée des Mohajirs, les musulmans ayant émigré d'Inde dans les années 40. Mais Altaf Hussain est accusé de longue date d'avoir attisé les violences entre groupes ethniques à Karachi, et recouru à des extorsions de fonds et des meurtres pour asseoir son pouvoir. Selon des organisations des droits de l'Homme, les autorités ont tué des centaines de membres du parti dans une opération de "nettoyage" depuis 2013 à Karachi.

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