Ils ont passé un an isolés sous un dôme, dans les mêmes conditions que sur Mars

 ILLUSTRATION. Les six membres du programme Hi-Seas 4, qui simule une mission sur Mars, sortent de leur confinement de 365 jours ce dimanche. 
 ILLUSTRATION. Les six membres du programme Hi-Seas 4, qui simule une mission sur Mars, sortent de leur confinement de 365 jours ce dimanche.  AFP/ ZAK WILSON

    Six volontaires qui ont expérimenté, à Hawaii (Etats-Unis), les conditions de vie sur Mars pour les futures missions de la Nasa, viennent de sortir d'un an d'isolement. Ils ont vécu dans un dôme de 93 m2 installé à 2400 m d'altitude sur le volcan Mauna Loa dont le sol rappelle celui de Mars. Quatre fois par semaine, les membres de l'équipe avaient le droit d'effectuer des sorties à l'air libre en scaphandre spatial qui simule celui que porteraient des astronautes sur Mars, mais sans le système de maintien des fonctions vitales.

    France Info a interrogé l'un des membres de l'équipe, le Français Cyprien Verseux, après 365 jours de quasi réclusion. Ce, doctorant en astro-biologie va retrouver ce dimanche la vraie vie sur terre : respirer à l'air libre, manger de la nourriture fraîche... autant de choses qui nous paraissent naturelles mais qui auront sans doute pour lui un goût nouveau.  Car l'équipe a été quasiment coupée du monde. Le seul lien autorisé était l'unique message mensuel sur un blog créé pour donner quelques nouvelles.

    Tester la viabilité psychologique et physique d'une vie recluse

    Cyprien Verseux explique aussi dans le Huffington Post que cette expérience lui a laissé «de nombreux souvenirs agréables à l'esprit, comme le premier jour, Noël, les explorations de tunnels de lave. Il y avait aussi des moments difficiles, ceux où quelque chose est arrivé à des proches sur Terre et où je ne pouvais pas être là pour eux, ni même leur téléphoner».

    VIDEO. Cyprien Verseux a tenu un journal de bord

    Les emails de ses amis parisiens lui ont donné un petit aperçu de ce qui l'attend dehors :«... je vais rentrer dans une France post-apocalyptique, genre Mad Max avec la Tour Eiffel au milieu, avec des chômeurs qui se battent contre des flics dans les rues inondées de Paris, pendant que des adolescents attrapent des Pokemon avec leurs téléphones portables..... Mais à part ça, le monde est dans ma tête comme il l'était quand je l'ai laissé en août 2015», a expliqué non sans humour le jeune exobiologiste depuis le dôme où il passe encore quelques heures.

    Cette opération qui doit permettre à la Nasa de tester la viabilité, psychologique et physique, d'une vie recluse en prévision d'une mission sur Mars, n'était pas la première. L'agence spatiale américaine en avait en effet déjà réalisé trois auparavant. Mais c'est la première qui dure aussi longtemps.

    VIDEO. Ils testent pendant huit mois les conditions de vie sur Mars

    VIDEO. Le témoignage des autres membres du programme Hi-Seas