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L'application que tous les géants du Web copient

L'application de partage éphémère de photos et de vidéos fédère un public jeune. Facebook, Apple et Twitter tentent de l'imiter.

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Publié le 1 sept. 2016 à 01:01

Mais pourquoi les Facebook, Instagram, Apple, etc., courent-ils tous après Snapchat ? L'entreprise au petit fantôme n'est pas le plus grand des réseaux sociaux, avec ses 150 millions d'utilisateurs. Pourtant, beaucoup se sont lancés dans son imitation. « Il y a une course pour trouver "the next big thing", explique Leslie Griffe de Malval, analyste-gérant chez Fourpoint. Snapchat fonctionne bien et les autres ont beau jeu de le copier. »

Voyez pour preuve. Début août, Instagram a lancé des « stories ». Cette fonctionnalité permet à ses 500 millions d'utilisateurs de publier des photos et vidéos qui disparaissent au bout de... 24 heures. Soit un copié-collé de Snapchat. Et comme par hasard, Apple plancherait pour 2017 sur une application de partage et d'édition de vidéos de moins d'une minute.

La fièvre jeune

Un peu en retard, Twitter déploie #Stickers, qui permet de personnaliser des photos avec des autocollants amusants. C'est aussi une spécialité de Snapchat. « Ce n'est pas nouveau, tempère Jean Pujol, consultant en culture digitale chez Wavestone. Dès qu'une communauté est engagée, c'est copié. »

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Même Facebook, le colosse aux 1,7 milliard d'utilisateurs, tente de se faire une place avec Lifestage. Lancée le 19 août dernier, cette fonctionnalité est dédiée aux lycéens et aux collégiens. Faute d'avoir pu racheter Snapchat en 2013, avec une offre de 3 milliards de dollars, Mark Zuckerberg veut marcher sur les plates-bandes d'Evan Spiegel. Mais gare à ne pas oublier l'échec des « similis » Poke(2012-2014) et Slingshot (2014).

La concurrence s'annonce acharnée.L'objectif est d'atteindre les audiences jeunes, voire très jeunes. Les chiffres sont éloquents. Snapchat estime toucher plus de 41 % des 18-34 ans aux Etats-Unis. En France, près de 70 % des utilisateurs de Snapchat ont entre 18 et 35 ans, selon Médiamétrie. « C'est un phénomène générationnel, explique l'institut. Et le taux d'inscription explose chez les 15-24 ans ».

Et c'est là qu'est le problème pour Mark Zuckerberg. Pour un jeune utilisateur, Facebook est devenu un réseau social où il faut « se tenir » et « faire attention » : 95 % des mobinautes utilisent Facebook. Autrement dit, les parents y sont, tout comme les professeurs. A contrario, Snapchat permet de se lâcher.

Une cible très attractive

Un mode de communication sur lequel surfe Snapchat. « Pour une partie des jeunes, le mode de communication passe par l'image. Synthétiques, pédagogiques, émotionnelles, elles sont une façon de communiquer sur la banalité avec un réseau d'amis », complète Monique Dagnaud, sociologue au CNRS, auteur de « Génération Y. Les jeunes et les réseaux sociaux de la dérision à la subversion » (Presses de Sciences Po). Ce public n'est pourtant pas le plus dépensier, car habitué à la gratuité. Mais il utilise massivement les réseaux sociaux. « C'est une cible très attractive pour les annonceurs que beaucoup pensent uniquement pouvoir atteindre via le "social media" », conclut Bob O'Donnell, président de TECHnalysis Research. Les médias traditionnels investissent aussi. Reste à Snapchat de cibler les pubs en fonction des données qu'il a collectées.

Q. E.

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