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Montebourg : "De gauche ou de droite, nous devons nous unir sur le made in France"

INTERVIEW - Arnaud Montebourg est à l’initiative avec le député UDI Yves Jégo des "Assises du produire en France", dont la 2e édition s’achève vendredi à Reims. Comme d’autres candidats à l’Elysée, l’ex-ministre socialiste a fait ses propositions en faveur du made in France. Il juge ses compétiteurs.

Arnaud Focraud , Mis à jour le
Arnaud Montebourg à Reims vendredi.
Arnaud Montebourg à Reims vendredi. © Sipa

Arnaud Montebourg à Reims ce vendredi. (Sipa)

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Vous portez le "Produire en France" depuis longtemps dans le débat politique . Vous réjouissez-vous qu’il y ait autant de candidats à la présidentielle qui soient venus vendredi à Reims pour développer leurs propositions?
Oui, c’est une réussite : tous les candidats sans aucune exception sont venus faire des propositions constructives. On voit bien qu’il y a ceux qui préconisent la protection et les autres qui préfèrent l’adaptation. Je pense que la vérité est une sorte de mélange des deux. Si on élimine les mesures extrêmes entendues aujourd’hui, il n’y aurait pas grand-chose à faire pour arriver à rassembler tout le monde autour de cette solution. Mais cela, je ne l’ai pas trouvé chez les différents candidats. C’est la raison pour laquelle c’est moi qui vais le proposer!

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Avez-vous tout de même entendu des propositions intéressantes de la part des candidats de droite?
Il y a des propositions chez les candidats de droite et de gauche qui sont tout à fait intéressantes. Je considère que c’est une cause nationale transpartisane. Nous devons nous unir sur cette question. C’est parfaitement possible de le faire.

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Le made in France serait donc impossible sans protectionnisme , voire sans interventionnisme?
Nous ne pouvons pas être naïfs dans ce qui est la compétition mondiale. Mais nous ne pouvons pas "enfermer" la France, qui est un pays ouvert et a besoin de compétition dans le monde. Ce n’est pas un petit débat car nous avons perdu en dix ans toute notre substance économique. Le tissu productif a été ravagé. Donc il faut maintenant se ressaisir.

"Il faut sauver l’UE contre elle-même"

A travers ce débat se pose plus globalement notre rapport à l’Union européenne. Certains la rejettent, d’autres veulent s’appuyer sur elle… La question se pose-t-elle comme cela?
La relation que nous avons avec l’UE se pose évidemment. Tous les Français sont attachés à la construction européenne ! On a besoin d’Europe ne serait-ce parce que notre taille est trop petite et que nous ne pouvons nous battre seul. Mais en même temps, l’UE telle qu’elle fonctionne aujourd’hui s’est retournée contre nos intérêts nationaux. Je suis un Européen convaincu, mais je n’accepte pas la dérive de l’Union européenne. Il est donc nécessaire d’ouvrir le débat de sa transformation radicale. Il faudra même la sauver contre elle-même. Si elle ne bouge pas, si elle refuse d’évoluer, elle mourra parce que les citoyens s’en débarrasseront et nommeront à la tête des Etats des dirigeants destructeurs d’UE.

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Ce quinquennat a-t-il été mauvais pour le "produire en France"?
Le bilan n’est pas défendable dans le sens où on a trop laissé faire. Et les mesures auraient dû être prises dans l’ouverture des discussions avec l’UE pour permettre aux pays qui ont été ravagés par la crise - et la France en fait partie - de reconstruire une industrie digne de ce nom. L’UE a refusé de le faire. Nous devons avoir une explication de gravure avec Bruxelles, elle est inéluctable. Je ne sais pas qui les Français choisiront mais je suis certain que le Président qui aura ce mandat sera obligé de poser les questions qui fâchent. 

Source: leJDD.fr

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