Accéder au contenu principal
FRANCE

Femmes jihadistes : les nouvelles recrues pour le combat de l'EI ?

Un commando terroriste féminin a été démantelé, le 8 septembre, dans l'enquête sur la tentative d'attentat, quelques jours auparavant, à Notre-Dame de Paris. Est-ce le signe d'une mise en avant des femmes dans les combats de l'EI ? Décryptage.

Des femmes photographiées à Raqqa, bastion de l'EI en Syrie, en 2014.
Des femmes photographiées à Raqqa, bastion de l'EI en Syrie, en 2014. Facebook, (page "Raqqa is Being Slaughtered Silently")
Publicité

Cinq femmes ont été interpellées le 8 septembre dans le cadre de l'enquête lancée après la découverte d'une voiture contenant des bonbonnes de gaz près de Notre-Dame de Paris. Selon le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, ces dernières préparaient des "actions violentes" et "imminentes".

>> À lire sur France 24 : "Pourquoi il ne faut pas sous-estimer le rôle des femmes jihadistes"

Faut-il voir dans cette tentative d’attentat fomenté par des femmes l’émergence d’un nouveau mouvement de combattantes ? Élements de réponses avec Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24.

France 24 : Les femmes jihadistes qui prennent les armes pour commettre des attentats, est-ce nouveau ?

Wassim Nasr : Si l’on revient dans l’histoire du jihadisme, il y a eu dans le passé des femmes combattantes. On se souvient notamment de la première belge kamikaze d’Al-Qaïda, qui s’est fait exploser à Baqouba, en Irak, en 2005. Il y a d’autres exemples, mais c’est la première fois que ce genre d’attentat tente d'être commis sur le sol français par des femmes.

Cependant, dans la propagande jihadiste de l’organisation État islamique (EI), les femmes n’ont pas le droit de combattre. Elles ont des prérogatives dans l’éducation des enfants, l’administration, la santé, etc. Un rôle qui n'est pas considéré comme subalterne. Dans toutes les organisations terroristes islamistes, les femmes occupent une place primordiale dans la construction du nouveau système de société voulu par les jihadistes.

Est-ce que les femmes revendiquent tout de même le droit de combattre au même titre que les hommes ?

La volonté des femmes de combattre est présente. Certaines françaises engagées dans les rangs de l’EI avaient d’ailleurs envoyé des lettres à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EI, pour lui demander l’autorisation de commettre des attentats. Leur requête n’a pas été acceptée.

Maintenant, depuis plus d’un mois, un jihadiste français présent en Syrie va dans leur sens puisqu’il appelle notament les femmes à commettre des attentats. Mais cet appel est resté très confidentiel, dans une sphère exclusivement franco-française et n’a pas été relayé par l’organisation. Jusqu'à présent, les femmes n'ont jamais été mises en avant. L’attentat de San Bernardino, en Californie, perpétré par un couple, a été qualifié d’acte commis par des sympathisants de l'EI mais pas comme étant l’œuvre de ses combattants.

Mais la situation peut évoluer. Nous ne le saurons que si cette tentative d'attentat – qui n’a pas été déjouée, mais relève d'un raté – est revendiquée par l’EI. Le groupe jihadiste s'est déjà attribué des attaques ayant échoué, mais jamais dans le cas où les auteurs sont encore en vie, et ce afin de ne pas aggraver leurs cas devant la justice. Il est donc difficile de savoir si l’EI revendiquera l’attaque, ce qui serait le signe d’une approbation de l’action de ces femmes.

L’approche et les méthodes des femmes sont-elles différentes de celles des hommes ?

Dans tous les groupes terroristes islamistes existants, les femmes ont leur propre façon de faire et profitent de la mysoginie de la société. On a toujours tendance à penser qu’elles sont influencées et parviennent à leurs fins grâce à ce stéréotype. Dans le cas précis de cet attentat, qui a certes échoué, elles ont tout de même su repérer la voiture de police et attaquer, munies d'un couteau, les hommes qui s’y trouvaient à travers la fenêtre. Ce qui démontre un niveau très élevé de détermination. Il ne faut surtout pas les sous-estimer. Mathieu Suc, journaliste et auteur du livre "Femmes de jihadistes", rappelle d’ailleurs à ce titre que les femmes sont beaucoup plus résistantes lors des interrogatoires.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.