Carlos Diaz : "Pourquoi j'ai pris François Hollande dans mes bras"

VIDÉO. L'ex-leader des Pigeons revient sur le geste qu'il a eu avec le chef de l'État lors de la visite de ce dernier en Californie.

Propos recueillis par

Carlos Diaz.
Carlos Diaz. © DR

Temps de lecture : 3 min

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Né à Limoges il y a 42 ans, Carlos Diaz est installé depuis quatre ans dans la Silicon Valley, où il a créé Kwarter, un service de télévision interactive. Très actif à l'époque de la fronde des Pigeons, il y a un peu plus d'un an, il pointait du doigt les décisions du gouvernement qui, selon lui, n'encourageaient pas assez l'entrepreneuriat. Le 13 février, il a immortalisé la venue de François Hollande en Californie en le prenant dans ses bras. Voici pourquoi.

Le Point.fr : Comment avez-vous eu l'idée de ce geste ?

Carlos Diaz : En fait, je sais depuis un mois que François Hollande vient en Californie. Et cela fait deux semaines que je sais que je pourrai lui poser une question. Mais je n'ai pensé à faire ce geste que ce mercredi matin (le matin même de l'allocution de François Hollande à San Francisco, NDLR). En fait, c'est le discours qui a été tenu par le président de la République qui m'a décidé. On a eu à la fois l'entrée, le plat et le dessert. Alors, j'ai pensé qu'après s'être violemment opposé à sa politique au moment de l'affaire des Pigeons, il fallait marquer le coup. Je voulais lui montrer que nous aussi pouvions dire quand les choses allaient dans le bon sens et je lui ai dit : "Quand Barack Obama se rend dans la Silicon Valley, l'image que l'on retient, c'est qu'il va voir les entrepreneurs et leur fait une accolade, ce que l'on appelle un hug, ici aux Etats-Unis. Ma question pour vous aujourd'hui est : êtes-vous capable d'embrasser les entrepreneurs et de leur faire un hug?" Je savais qu'il y avait des journalistes dotés d'appareils photo derrière moi. S'il avait refusé, cela aurait voulu dire que son discours était du flan. Et s'il acceptait, cela l'engageait devant le monde entier. Je ne vais pas vous dire que je n'ai pas hésité : Arnaud Montebourg était assis juste en face de moi. Et même quand j'ai posé la question à François Hollande, il y a eu un petit silence...

Mais pourquoi un "hug" ?

En fait, je cherchais un clin d'oeil, quelque chose pour décrisper la situation. En France, il faut que l'on comprenne que tout ne se résume pas à un bras de fer entre le Medef et la CGT. Je respecte beaucoup le Medef, mais, nous, nous ne sommes pas des patrons, au sens de gestionnaires salariés, nous sommes des entrepreneurs. C'est-à-dire que nous créons, parfois, nous échouons, mais nous voulons changer les choses. Je pense que la France aura gagné quand elle aimera autant ses entrepreneurs que ses sportifs !

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Commentaires (33)

  • padolie

    Que Hollande a les moyens de faire appliquer sa sociale démocratie ?
    Personne ! Il a trompé ses électeurs, il n'arrête pas de mentir, sait parfaitement qu'il n'aura pas gain de cause, alors, il peut faire de beaux discours aux US, ce n'est pas ça qui fera changer les choses.
    Il a été élu par des socialistes, pour appliquer un régime socialiste, mis en place un gouvernement de socialistes fonctionnaires...
    maintenant, qu'il est au pied du mur et qu'il n'arrive à rien, il tourne sa veste et croit qu'ils vont le suivre ?
    Il est encore en train de rêver !

  • gegedub42

    Ne pas confondre un social démocrate, et un socialiste Français, c'est mettre la mains dans un nid de vipères en pensant que c'est un nid de couleuvres. Il doit y avoir longtemps que ce monsieur n'as pas mis les pieds en France, ou ce qu'il en reste, pour excuser un geste pareil...

  • Le muet

    27% des jeunes les plus diplômés quittent notre pays et vont apporter leur science leur vivacité d'esprit à l'essor des USA, Australie etc. , ce qui déjà affligeant puisque ce sont avec nos impôts qu'ils en sont arrivés là.
    Nous en France nous fabriquons des "zénarques", donc des fonctionnaires purs et durs appliquant des règles sans les comprendre, lesquelles ruinent notre pays (charges en tous genres, augmentation de l'impôt, lourdeurs administratives, idéologies foireuses etc. ). Nous sommes le dernier pays soviétique ou Schumpeter est inconnu, mais où le petit comme le grand fonctionnaire a tous les pouvoirs de nuisance (fonction publique, médecine, justice etc. )Donc un "hug" de l'autre coté de l'océan est comme un enfant qui visite Walt dysnet, les yeux pétillent mais il y a le retour au pays et là c'est moins drôle.