Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Fermeture des berges de la Seine : à Paris, le trafic automobile en voie d’évaporation

A Paris, depuis 2001, le trafic automobile a déjà baissé de 28 %, avec, à la clé, un impact significatif sur la qualité de l’air

Par 

Publié le 23 septembre 2016 à 11h18, modifié le 23 septembre 2016 à 17h02

Temps de Lecture 2 min.

Une vue de la voie Georges-Pompidou, le 27 septembre 2015.

Quels impacts environnementaux peut-on attendre de la piétonnisation des berges de la Seine ? La maire de Paris, Anne Hidalgo, n’a de cesse de rappeler sa volonté de faire de la capitale une ville apaisée, sécurisée, respirable, et de mettre en avant l’enjeu de santé publique. Les opposants au projet dénoncent de leur côté une forte détérioration de la circulation dans le secteur et assurent que la qualité de l’air ne peut que se dégrader dans un tel contexte.

La fermeture de la rive gauche des berges de Seine, en 2013, a livré quelques enseignements : les hypothèses de hausse du trafic ont été démenties par les faits. Evalué par les études à sept minutes, l’allongement du temps de parcours entre la gare d’Austerlitz et le pont Bir-Hakeim n’excède pas, dans la réalité, deux à trois minutes.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Piétonnisation des voies sur berges : Anne Hidalgo ne reculera pas

L’expérience montre que les perturbations liées à la fermeture d’un axe routier n’ont qu’un temps et « sont loin d’être aussi alarmantes que les prédictions », observe Phil Goodwin, professeur honoraire en politique des transports de l’University College de Londres, qui a étudié le cas de quelque 70 villes, dans 11 pays, ayant restreint ou supprimé des voies de circulation.

Les comportements évoluent

Passé les ajustements de départ, la circulation s’ordonne d’elle-même. Et tend même à diminuer. De 11 % en moyenne, selon Phil Goodwin, cette baisse du trafic peut être plus ou moins forte selon les possibilités de report et s’explique par des changements de comportements. Si certains automobilistes changent d’itinéraire, d’autres optent pour un autre mode de déplacement (vélo, bus, métro, marche…), diminuent le nombre et la longueur de leurs trajets, s’essaient au télétravail certains jours, ou au covoiturage… A plus long terme, cela peut même porter des personnes à déménager pour se rapprocher de leur lieu professionnel, voire à changer de travail.

« Le degré et la vitesse d’adaptation dépendent de l’importance de la contrainte et des possibilités de report de circulation et de reports modaux », souligne Frédéric Héran, chercheur en économie des transports au Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé) de l’université de Lille-I.

Plusieurs mesures déjà prises

« Cette évaporation du trafic n’est pas une théorie, c’est un constat, insiste-t-il, tout en rappelant que le trafic automobile à Paris a déjà diminué de 28 % depuis 2001. « Les mesures de restriction de la voiture ont même commencé sous [Jean] Tiberi : les plots anti-stationnement constituaient une première gêne à la circulation, restreignant les places de parking. » Limitation des places de stationnement, création de couloirs de bus, de voies de tram, de pistes cyclables, de voies à sens unique : autant de mesures prises depuis, visant à réduire la place de la voiture dans Paris.

Une étude d’Airparif de juillet 2013 confirme cette diminution du trafic dans la capitale et montre que le recul de la voiture a eu un impact significatif sur la qualité de l’air entre 2002 et 2012, du fait de la réduction des émissions de polluants émis dans l’atmosphère. Sur ces dix ans, la baisse des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et celle des émissions de particules fines atteignent respectivement 30 % et 35 %, dont un tiers du fait des aménagements de voirie.

« L’impact sur la qualité de l’air aurait pu être plus conséquent si la diésélisation avait été moindre et si les mesures prises s’étaient étendues à l’ensemble de l’agglomération parisienne, relève Karine Léger, d’Airparif. Ce qui montre la nécessité d’agir à cette échelle, et de jouer à la fois sur le volume du trafic et sur le parc roulant. »

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.