Dans ce lycée, le jogging est banni

Éducation. A Limay (Yvelines), la proviseur du lycée Condorcet a interdit le port du survêtement en classe. Une consigne très contestée par certains élèves et parents.

    Tenue correcte exigée. Depuis la rentrée, les élèves du lycée public Condorcet à Limay (Yvelines) ont interdiction de se présenter en cours en survêtement. Le règlement intérieur, signé par les parents et la communauté enseignante, stipule que « le port du jogging est interdit ». Un règlement en vigueur depuis mai dernier, mais qui est réellement appliqué depuis la rentrée. Les lycéens qui auraient oublié de s'habiller correctement sont punis d'un mercredi après-midi de retenue.

    « Une copine s'est présentée en jogging alors qu'elle avait cours de sport le matin, elle a été collée », confirme une élève de seconde croisée vendredi matin devant cet établissement. La consigne est semble-t-il respectée à la lettre : aucun élève ne porte, ce jour-là, la tenue interdite. Le survêtement n'est pas le seul vêtement banni. A l'intérieur du lycée sont interdits aussi les casquettes et tous les autres couvre-chefs.

    Difficile de savoir ce qui justifie cette décision : la proviseur de l'établissement ne souhaite pas s'exprimer sur le sujet et la direction académique des services de l'Education nationale ne dispose pas d'éléments qui pourraient expliquer cette position.

    Pourtant, ce règlement intérieur fait grincer des dents parmi les élèves. « Je ne suis pas d'accord avec ça, s'irrite Benjamin. On doit pouvoir s'habiller comme on veut à l'école tant qu'on n'exagère pas. » Plus remontée, une mère de famille a, elle, décidé de partir en guerre contre ce règlement. Sa fille, qui est scolarisée en 1re S, a été sanctionnée pour s'être présentée en jogging au lycée.

    « Sur le fond, ce texte va à l'encontre de la liberté des élèves, dénonce Bouchra En-Nadi. Je comprends certaines interdictions dans les établissements scolaires, mais là, non ! Sur la forme, le règlement est appliqué de façon injuste. Certains élèves sont sanctionnés, d'autres non. C'est inégalitaire. » Cette mère de famille a écrit un courrier à la proviseur et au recteur pour critiquer ce règlement. Sa lettre est catégorique : « Mon enfant continuera à s'habiller à sa guise, sous réserve que sa tenue soit correcte et décente et sans aucun signe ostentatoire religieux. » La direction académique a été saisie du dossier et des « évolutions » sont à attendre...