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IRAK

Le Premier ministre irakien annonce le début de l'opération pour reprendre Mossoul

Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le début de l'opération pour reprendre Mossoul des mains de l'organisation État islamique. La ville est le principal bastion de l'EI en Irak.

Les forces irakiennes se dirigent vers Mossoul pour reprendre la ville jusqu'à présent aux mains des jihadistes, le 10 octobre 2016.
Les forces irakiennes se dirigent vers Mossoul pour reprendre la ville jusqu'à présent aux mains des jihadistes, le 10 octobre 2016. Mahmoud al-Samarrai, AFP
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La bataille commence. Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a annoncé dans la nuit de dimanche 16 à lundi 17 octobre le début de l'offensive de Mossoul. Cette opération vise à reprendre la grande ville du nord de l'Irak tenue par les jihadistes de l'organisation État islamique (EI) depuis juin 2014.

>> À revoir sur France 24 : "L'armée irakienne et les peshmerga coordonneront leur action militaire à Mossoul", selon Massoud Barzani

"Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé", a déclaré le chef du gouvernement dans une allocution télévisée, entouré des hauts commandants des forces armées. S'adressant aux habitants de la région de Mossoul, il a lancé : "Je déclare aujourd'hui le début de ces opérations victorieuses pour vous libérer de la violence et du terrorisme de Daech", acronyme arabe du groupe EI.

La déclaration du Premier ministre irakien

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Face aux craintes de tensions communautaires lors des opérations, étant donné la diversité des combattants anti-EI et la présence de milices chiites soutenues par l'Iran, le Premier ministre irakien a assuré que seules l'armée et la police irakienne entreraient dans la ville à majorité sunnite. "Les forces qui dirigent l'opération de libération sont la courageuse armée irakienne et les forces de police", a-t-il déclaré. "Elles entreront dans la ville, personne d'autre", a-t-il ajouté.

"Un moment décisif", selon Washington

"C'est un moment décisif dans notre campagne pour infliger à l'État islamique une défaite durable, a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. Nous sommes confiants que nos partenaires irakiens vaincront contre notre ennemi commun et libèreront Mossoul et le reste de l'Irak de la haine et de la brutalité de l'État islamique."

Ashton Carter a par ailleurs assuré de la poursuite du soutien de Washington à l'Irak. "Les États-Unis et le reste de la coalition internationale se tiennent prêts pour soutenir les forces de sécurité irakiennes, les combattants peshmerga (kurdes, NDLR) et le peuple irakien dans le difficile combat qui les attend", a-t-il souligné.L'offensive de Mossoul est soutenue par la coalition dirigée par les États-Unis, et pourrait représenter la plus grande bataille en Irak depuis l'invasion du pays par les troupes américaines en 2003.

"Bonne chance aux forces irakiennes héroïques, aux peshmerga kurdes et aux volontaires de Ninive. Nous sommes fiers de nous tenir à vos côtés dans cette opération historique", avait déclaré un peu plus tôt sur Twitter Brett McGurk, envoyé spécial de Washington auprès de la coalition contre l'EI.

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L'ONU inquiète

Un haut responsable de l'ONU s'est déclaré dimanche "extrêmement préoccupé" pour la sécurité de la population : "Je suis extrêmement préoccupé pour la sécurité de quelque 1,5 million de personnes vivant à Mossoul, qui pourraient être touchées par les opérations militaires pour reprendre la ville à l'ISIL" (acronyme en anglais du groupe EI), a affirmé Stephen O'Brien, secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires humanitaires et l'aide d'urgence. "Les familles sont exposées à un risque extrême d'être prises entre deux feux ou prises pour cibles par des snipers", a-t-il ajouté.

Les forces du gouvernement irakien, assistées par diverses autres forces, ont resserré depuis des mois leur dispositif autour de Mossoul. Elles ont récemment repris des positions clés près de Qayyarah, une ville située à environ 60 kilomètres au sud de Mossoul, préparant l'offensive finale.

Dimanche après-midi, l'armée irakienne disait avoir largué des dizaines de milliers de tracts sur Mossoul pour avertir les habitants d'une offensive imminente, leur conseillant d'éviter les endroits fréquentés par les jihadistes.

Mossoul est le dernier bastion des jihadistes en Irak. Cette ville à majorité sunnite avait été prise avec une relative facilité en juin 2014 par l'EI, en partie à cause de la profonde défiance de la population locale envers les forces de sécurité irakiennes, dominées par les chiites. Avant la guerre, sa population était estimée à environ deux millions. Entre 3 000 et 9 000 combattants de l'EI seraient encore présents dans la ville.

"La grande inconnue, c'est la capacité de résistance du groupe EI"

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La ville ne tombera pas facilement

Pour le spécialiste du Moyen-Orient Fabrice Balanche, interrogé par France 24, la ville ne sera pas facile à prendre : "On se souvient de la bataille de Manbej reprise par les Kurdes en août dernier. Il a fallu six mois de préparation pour en venir à bout. Mossoul, c’est plus d’un million d’habitants, une ville très bien défendue par (le groupe) État islamique qui a eu le temps de construire des défenses et d’infiltrer sa population. Or la meilleure arme de l’EI, c’est d’utiliser la population comme bouclier humain. Ceux qui tentent de fuir sont abattus. Comme la coalition internationale ne veut pas faire de dégâts civils, elle est très limitée dans ses moyens d’action, ça n’est pas la méthode russe à Alep… La solution sera de laisser un corridor pour que les combattants puissent s’échapper pour éviter qu’ils se battent jusqu’au bout - c’est ce qu’il s’est produit à Manbej."

Le président russe, Vladimir Poutine, a dit dimanche espérer que les États-Unis et ses alliés feraient de leur mieux pour éviter toute victime civile lors de la bataille de Mossoul.

Fabrice Balanche : "Je ne pense pas que Mossoul va tomber facilement"

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Puis, une fois que la ville sera prise, se posera la question de la gouvernance. "C’est une ville arabe sunnite donc il n’est pas question que les Kurdes entrent dans la ville car cela pourrait être perçu comme une occupation, explique Fabrice Balanche. C’est la même chose pour l’armée fédérale irakienne qui est chiite et qui est accompagnée par des milices chiites. Attendre que les tribus sunnites locales se soulèvent et prennent le contrôle de la ville, ça n’est pas évident non plus, donc la situation est très complexe."

Avant le lancement de l'offensive qui vient de débuter, l'organisation paramilitaire Hached al-Chaabi, dominée par des milices chiites soutenues par l'Iran, a déclaré qu'elle avait l'intention de participer à l'opération. Des peshmerga kurdes ont également fait mouvement depuis l'est en direction de Mossoul.

Avec AFP et Reuters

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