Les débarquements de grands patrons font partie du jeu des affaires. Mais la mise à la porte soudaine de Cyrus Mistry, lundi 24 octobre, juste après la clôture de la Bourse de Bombay, fait grand bruit en Inde. Car elle relance la bagarre entre deux des plus célèbres familles de milliardaires parsis (originaires de Perse) du sous-continent, les Tata et les Pallonji. L’événement fait la une de The Economic Times, mardi 25 octobre.

Propulsé PDG du groupe Tata en 2012 pour remplacer Ratan Tata, dirigeant légendaire arrivé à l’âge de la retraite, lequel avait le “défaut” de ne pas avoir d’héritier, Cyrus Mistry est le fils de Shapoorji Pallonji, fondateur du groupe immobilier éponyme, à qui Bombay doit plusieurs gratte-ciel et qui possède 18 % du capital de Tata. C’est “un coup de tonnerre”, les Pallonji sont “sous le choc”, explique le quotidien de la capitale économique de l’Inde.
Le retour du mystère

Toute trace de Cyrus Mistry a déjà été effacée du site internet de Tata, observe The Economic Times. L’intéressé paie pour de mauvais résultats financiers et pour une divergence de vue sur la stratégie de Tata. Le journal avait salué sa nomination par un jeu de mots – “Mystery ends, Mistry begins” [‘Fin du mystère, débuts de Mistry’] –, estimant qu’elle mettait fin à une période de flottement, Tata perdant alors beaucoup d’argent dans l’hôtellerie et ayant essuyé un échec retentissant dans l’automobile avec sa Nano, la voiture “la moins chère du monde”. Quatre ans plus tard, le journal reprend le même titre en inversant les termes : “Mistry ends, mystery begins”.

Personne ne sait, en effet, ce qu’il va maintenant advenir du conglomérat. C’est Ratan Tata, bientôt 79 ans, qui reprend les rênes, en attendant de trouver un autre successeur. Parmi les noms qui circulent, ceux d’Indra Nooyi, patronne de PepsiCo, d’Arun Sarin, ancien PDG de Vodafone et de Natarajan Chandrasekaran, qui dirige actuellement TCS, la branche conseil de Tata. A Bombay, toutefois, tout le monde pense que le clan Pallonji n’a pas dit son dernier mot.