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Renault se prépare à élargir sa gamme électrique

EXCLUSIF Voiture low cost, plateforme dédiée, utilitaires : des nouveautés sont à l’étude. Le véhicule chinois affichera une vitesse et une autonomie limitées.

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Le groupe mise beaucoup sur sa nouvelle ZOE, qui affiche 300 km d’autonomie en réel, soit deux fois plus qu’auparavant

Par Maxime Amiot

Publié le 6 déc. 2016 à 20:55

Ces dernières années, Carlos Ghosn ne cessait de le marteler : pas question pour Renault de lancer de nouveaux véhicules électriques alors que le constructeur compte déjà quatre modèles (ZOE, Kangoo, Fluence ZE et Twizy), qu’il convient d’installer dans un marché encore confidentiel. « En 2016, nous devrions vendre 30.000 véhicules électriques dans le monde, dont 24.000 ZOE », indique Eric Feunteun.

Pour gonfler ces volumes, certes en croissance mais modestes et bien en deçà des objectifs initiaux de Carlos Ghosn, le groupe parie sur sa nouvelle ZOE – 300 km d’autonomie en réel, deux fois plus qu’auparavant –. qui arrive en concession. Mais, à plus long terme, la gamme de véhicules électriques va évoluer. Un mouvement inévitable alors que l’ensemble des constructeurs bascule sur la technologie, du fait de contraintes réglementaires toujours plus fortes.

La première étape de cet élargissement est connue : une voiture chinoise à bas prix qui sera vendue à partir de 8.000 dollars hors subvention, promet Carlos Ghosn. Selon nos informations, le projet n’a pas encore reçu le feu vert des autorités chinoises (NDRC), mais avance rapidement. Plutôt que de viser une voiture électrique répondant aux standards occidentaux, l’objectif est de proposer une voiture à l’autonomie limitée (moins de 100 km).

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Subventions gouvernementales

« En Chine, on compte 500.000 véhicules électriques à basse vitesse qui ne sont pas homologués et comptabilisés dans les statistiques. L’idée est de s’insérer dans ce paysage », indique Marc Soulas, ingénieur en chef du programme. Dans les zones rurales, ces véhicules, qui n’excèdent pas les 100 km/h, sont légion et servent à effectuer des petits trajets quotidiens. Dominé par des groupes chinois (Shifeng, Yogomo, Levdeo…), le segment intègre pour moitié les batteries du chinois Tianneng Power. En proposant une voiture sûre et homologuée, Renault s’ouvrirait ainsi un vaste marché caché, tout en accédant aux subventions gouvernementales.

Charge désormais à Gérard Detourbet, grand artisan du déploiement des gammes low cost de Renault depuis dix ans, d’imaginer l’architecture du futur véhicule. Lui et son équipe travaillent à « électrifier » la plate-forme de la Kwid, la petite voiture à très bas coût vendue à partir de 3.500 euros en Inde. Une base qui sera assemblée en Chine et intégrera une batterie fournie par un équipementier chinois. Ceux-ci deviennent incontournables du fait de la politique de soutien menée par les autorités. L’offensive est lancée en commun avec le partenaire japonais de Renault, Nissan – qui disposera aussi de son véhicule basé sur la même plate-forme –, et le chinois Dongfeng, allié des deux constructeurs en Chine.

Travail sur la convergence

Dans les pays matures aussi, Renault aura besoin d’une petite voiture électrique, en dessous de sa ZOE. Entre montée des nouvelles formes de mobilité (auto-partage, location…) et restrictions de circulation dans les villes, l’avenir des motorisations essence sur le segment des minicitadines (segment A) est posé. « A long terme, on peut se poser la question », relève Eric Feunten, qui juge qu’une « offre de voiture électrique compétitive est tout à fait possible sur ce marché ». Pour renouveler son offre de Twingo après 2020, Renault pourrait décider d’offrir une Kwid électrique revue aux standards européens, ou une évolution de la Twingo, qui a été pensée pour être électrifiée.

D’ici là, le groupe travaille sur la convergence entre les deux voitures phares de l’Alliance, la ZOE de Renault et la Leaf de Nissan. Les futures générations de ces deux véhicules, prévues à horizon 2020, devraient emprunter les mêmes batteries et profiteront d’une nouvelle plate-forme dédiée à l’électrique – alors qu’aujourd’hui les bases techniques des deux voitures sont dérivées du thermique. Cette future base technique pourrait alors être attribuée à l’usine de Flins (Yvelines) pour constituer une « usine électrique » de premier plan, même si pour l’heure, la décision n’est pas arrêtée.

Autre segment qui fera l’objet de prochains développements : les utilitaires. Outre le Kangoo, qui verra son autonomie – actuellement de 130 km maximum – augmenter, Renault prépare le lancement d’un Master électrique, c’est-à-dire une fourgonnette de grande taille. « Avec les limitations de circulation dans les villes, il faut proposer de l’électrique avec davantage de possibilités de chargement », indique un ingénieur. Le programme est au global chargé et dépendra in fine du décollage de l’ensemble du marché…

Un nouveau patron des moteurs pour l’Alliance

Renault-Nissan devrait remplacer Alain Raposo, patron en charge du rapprochement des technologies moteurs et boîtes de vitesse de l’alliance franco-japonaise, par Philippe Brunet, le directeur du programme des grandes voitures, à compter du 1er janvier, selon Reuters. Alain Raposo devrait prendre un poste de conseiller, selon la même source. L’agence ne donne pas les raisons de ce départ, mais indique qu’il intervient alors que le constructeur fait l’objet de différentes enquêtes par rapport aux émissions polluantes de ses voitures diesel. De plus, le dirigeant paierait les difficultés de convergence entre Renault et Nissan, chaque entité ayant à cœur de défendre ses technologies maison, alors que le PDG, Carlos Ghosn, cherche à développer les synergies.

Maxime Amiot

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