Macron, « candidat du travail », en démonstration de force à Paris

Le premier grand meeting d'Emmanuel Macron avait lieu ce samedi à Paris devant plusieurs milliers de partisans.

    Avant même de dire un mot, ce samedi, porte de Versailles, à Paris, Emmanuel Macron avait déjà gagné un premier pari. Avec sans doute près de 12 000 personnes venues assister à son premier grand meeting de campagne, là où 10 000 tout au plus étaient annoncées, l'ancien ministre de l'Economie a commencé a livré en fin d'après-midi une véritable démonstration de force. Dans une salle archi-pleine, le candidat hors-primaire, crédité du meilleur score à gauche au 1er tour de la présidentielle selon les sondages, s'est autoproclamé «candidat du travail», proposant la baisse de son coût pour toutes les entreprises et un maintien de la durée légale du travail à 35 heures.

    «Notre projet, c'est de faire entrer la France dans le XXIe siècle, de faire gagner notre pays, de le faire réussir dans un monde qui se transforme», a lancé l'ancien ministre. Celui qui s'exprimait pour la première fois derrière un pupitre a pris un «engagement clair, l'engagement qu'il n'y aura pas de laissé-pour-compte». Critiqué par ses rivaux pour son manque de propositions à ce stade, Emmanuel Macron a assuré en retour défendre un «projet cohérent», qui «repose sur une vision d'ensemble». Ce projet, a-t-il ajouté, «n'est pas une série de mesures qu'on égrène, c'est un projet qui se tient, c'est notre révolution démocratique que nous porterons jusqu'au bout».

    «La bataille économique et sociale, c'est la première bataille»

    «Je veux ce soir vous parler des premières batailles, celles contre le chômage, tout ce qui assigne à résidence une partie de nos concitoyens, la bataille économique et sociale, c'est la première bataille», a-t-il clamé, soutenu par des «Macron président!» du public.

    «D'autres proposition viendront jusqu'à la fin février sur l'éducation, l'Europe, l'environnement, la culture, la défense, la sécurité, l'agriculture», a promis Emmanuel Macron.«Parce que je veux être le candidat de la justice, je suis le candidat du travail», a fait valoir l'ancien conseiller de François Hollande. «La durée légale du temps de travail restera à 35 heures», a-t-il dit.

    «Nous allons réconcilier notre pays avec le goût du risque», a annoncé Emmanuel Macron, précisant que «nous continuerons à réduire le coût du travail pour les entreprises, parce que si les coûts sont trop élevés, les marges sont basses». «Je maintiendrai les allègements de cotisation déjà décidés ces dernières années mais je transformerai le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en allègements de charges pérennes», a promis Emmanuel Macron. Il a aussi réitéré sa proposition de supprimer les cotisations maladie et chômage payés par les salariés, transférées sur une hausse de la CSG.

    Emmanuel Macron a aussi assuré que les salaires nets augmenteraient. «Je demande un effort net à deux catégories: les revenus du capital (...) et la moitié des retraités les plus aisés, pour leurs enfants et petits-enfants», a-t-il enchaîné, promettant, contrairement à François Fillon, qu'il n'y aurait pas déremboursement de soins.