Un test sanguin de routine prédit la durée de survie des patients atteints d'un cancer

Publié le par Alexandra Bresson

Des médecins japonais ont mis au point un test sanguin pour prédire la durée de survie de patients atteints de cancer et ainsi aider les médecins à prescrire le traitement adéquat pour ces derniers.

De nombreuses recherches sont en cours pour développer des tests de dépistage de certains cancers à partir d'un simple échantillon sanguin. Des chercheurs de l'université de Kyoto travaillent quant à eux sur un test sanguin dont l'utilité serait de prédire la durée de vie des patients atteints d'un cancer et en soins palliatifs. Une découverte partagée à l'occasion du Congrès ESMO Asia 2016* à Singapour.

"Les patients en soins palliatifs veulent des informations pronostiques honnêtes, mais cette information doit être partagée avec sensibilité et d'une manière qui respecte leur désir de maintenir l'espoir", déclare l'auteur principal de l'étude, le Dr Yu Uneno.

Une aide pour trouver le traitement approprié

Cette découverte a son importance puisque les évaluations de survie peuvent déterminer si un traitement doit ou non être administré au patient. A titre d'exemple, la chimiothérapie est rarement prescrite chez un patient peu susceptible de survivre au-delà de plusieurs semaines en raison de ses effets secondaires indésirables.

De même, le sédatif midazolam, une molécule de la famille des benzodiazépines, est utilisé pour soulager les symptômes en soins palliatifs mais une tolérance peut se développer si elle est administrée pendant plus de deux semaines. Ce traitement serait donc contre-indiqué lorsque la survie du patient est prévue supérieure à un mois.

Les chercheurs ont développé six modèles de pronostic en travaillant avec 5 000 patients cancéreux recevant une chimiothérapie à l'hôpital universitaire de Kyoto au Japon. Ils ont pour cela mesuré trois composés dans leur sang : l'albumine (protéine la plus importante dans le sang), les neutrophiles (un type de globules blancs), et la lactate déshydrogénase (enzyme importante dans le métabolisme des sucres).

Un pronostic établi sur plusieurs mois

Ces six modèles peuvent être utilisés à n'importe quel moment après l'initiation du traitement, une caractéristique importante puisque l'état du patient peut changer. Ils permettent donc aux médecins de réévaluer le pronostic à n'importe quel moment. Les chercheurs ont testé la valeur prédictive de leur test sanguin chez 1.015 patients: 385 patients en service de soins palliatifs à l'hôpital, 464 en unités de soins palliatifs et 166 en soins palliatifs à domicile.

"Nous avons constaté que les modèles avaient une bonne capacité à prédire qu'un patient décéderait dans un à trois mois. La prédiction était exacte dans 75 à 80% des cas, explique le Dr Uneno, avant de conclure: ce test pourrait être une aide à la décision pour les professionnels de santé et les patients. Une prédiction précise du taux de survie permet à ces derniers suffisamment de temps pour se préparer à une mort imminente et est vitale pour planifier des soins palliatifs efficaces".

*European Society for médical oncology (ESMO) 2016 à Singapour du 16 au 19 décembre