L'histoire est digne d'un roman d'espionnage avec la Guerre Froide en toile de fond. Le Canard Enchaîné en fait le récit, dans ses colonnes du mercredi 21 décembre. C'est un élu républicain à la Chambre des Représentants, Mike Turner, qui allume la mèche en adressant un courrier, le 28 novembre dernier, au director of National Intelligence, l'équivalent français du coordinateur national du Renseignement, explique le volatile.
Au pays de l'Oncle Sam, l'intérêt de la Russie dans les affaires intérieures d'autres pays est au cœur de l'actualité. Les États-Unis soupçonnent le Kremlin d'avoir favorisé l'élection de Donald Trump et craignent désormais qu'il n'en fasse de même en France lors du scrutin présidentiel, même s'il n'est pour l'Hexagone pas question de cyberattaque mais d'argent sonnant et trébuchant. Dans le viseur du parlementaire américain ? Une aide financière à hauteur de 30 millions de dollars, soit environ 28,7 millions d'euros, allouée au Front national.
L'élu américain explique avoir appris, le 23 septembre, que l'entente financière entre le parti de Marine Le Pen et la Russie de Vladimir Poutine remonte en fait à novembre 2014, soit près de deux ans. "Le parti d'extrême droite antieuropéen a reconnu publiquement avoir reçu un prêt de 9,8 millions de dollars d'une banque russe liée au Kremlin", détaille-t-il dans sa missive. Marine Le Pen s'était alors justifiée en invoquant le fait que toutes les banques françaises refusaient de lui faire une telle avance.
Face à ce refus, Marine Le Pen n'aurait donc eu d'autre choix que de s'adresser aux banques situées au-delà des monts Oural et a demandé ce prêt, en février 2016. Une requête pas exempte de contrepartie, avance Mike Turner, puisque la candidate à l'élection présidentielle aurait promis, en cas d'élection, de reconnaître la Crimée annexée comme une partie intégrante du territoire russe. "C'est la mentalité et les pratiques du KGB", commente l'universitaire et spécialiste de la Russie Cécile Vaissié. Contacté par Le Canard Enchaîné, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just, s'est refusé à accorder davantage de détails.
En octobre 2016, Mediapart avait indiqué que le FN cherchait par tous les moyens à financer la campagne présidentielle et avait en ce sens démarché les Émirats arabes unis. Une position justifiée politiquement par le combat mené par Abu Dhabi contre le terrorisme islamiste, en rupture avec la supposée politique du Qatar, que le Front national accuse régulièrement de financer en sous-main l'idéologie de Daesh. Contacté par RTL.fr, Wallerand de Saint-Just avait alors déclaré que l'information était "bidon", et qu'à sa "connaissance, aucune tractation directe [n'était] menée afin d'obtenir des financements venus des Émirats arabes unis", confirmant néanmoins que les banques françaises refusaient de prêter de l'argent au parti d'extrême droite.
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