Inscriptions sur les listes électorales : c'est la ruée à Paris

 A moins de cinq mois de la présidentielle, les Parisiens sont très nombreux à s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre. Selon la Ville, le corps électoral parisien dépasse désormais 1,3 million d’inscrits : une première depuis les années 1970.
A moins de cinq mois de la présidentielle, les Parisiens sont très nombreux à s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre. Selon la Ville, le corps électoral parisien dépasse désormais 1,3 million d’inscrits : une première depuis les années 1970. (LP/DELPHINE GOLDSZTEJN)

    « Le déclic, ça a été Trump : je n'ai pas envie qu'il se passe la même chose ici et me retrouver avec un président que ne veux pas ». A l'image d'Ashley, 21 ans, croisée samedi dernier devant la maire du XIe, les Parisiens sont nombreux à se presser ces derniers jours dans les bureaux d'inscription des listes électorales. Le phénomène n'est pas nouveau avant une année électorale riche en scrutins mais cette fois, il est particulièrement marqué. Au mois de novembre, 22 500 inscriptions avaient été comptabilisées par la Ville de Paris quand il n'y en avait « que » 14 700 en novembre 2011 et 21 600 en novembre 2006.

    Au point que le corps électoral parisien dépasse désormais 1,3 million (1,32 million précisément) d'inscrits : une première depuis les années 1970 selon la mairie de Paris. L'actualité politique récente (Brexit, élection de Trump, primaire…) semble avoir joué. « Le lendemain de l'élection américaine, il y a eu un regain des inscriptions », confirme Bruno Julliard, premier adjoint (PS) à la maire de Paris. Elles ont même été multipliées par six dans les deux jours qui ont suivi. Un afflux a aussi été constaté après les premier et second tours de la primaire de droite et du centre.

    Pour faire face, les bureaux des mairies sont exceptionnellement ouverts les samedis jusqu'à fin décembre. Samedi dernier, à la mairie du XIe, Franco, 54 ans, est venu régulariser sa situation après un déménagement. Lui qui a voté à toutes les élections depuis 1981, « à vrai dire souvent blanc », veut avoir son mot à dire. « C'est bien de râler mais à un moment il faut voter : il y a tellement de pays où c'est impossible » juge cet artiste qui sent « un réveil démocratique » dans le pays. Anne, 31 ans, s'en veut d'avoir « loupé le coche » l'an dernier : « du coup je n'ai pas pu voter à la primaire de droite : j'étais dégoûtée ».

    Salariée dans une banque, d'affaires Sophie, 27 ans, était inscrite dans les Hauts-de-Seine. « Ça fait deux ans que je me disais qu'il fallait m'inscrire mais là, c'est trop important : cette élection, je n'ai pas envie de la louper pour ne pas avoir de mauvaise surprise ». Quant à Maya, 30 ans, arrivé de Montréal il y a 8 ans et naturalisée en août, elle était impatiente de « faire valoir (son) droit de vote ». « Quand on pense que 50 % des Américains se sont abstenus, c'est incroyable » souffle la trentenaire dont le cœur « balance à gauche ». Consciencieuse, elle s'est promis de « lire les programmes des candidats d'ici avril : je veux voter pour des idées ».

    Inscriptions, mode d’emploi