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Jésus serait né en moins 7 avant lui-même, ou pourquoi nous devrions fêter l’année 2031

Depuis les calculs de Johannes Kepler au XVIIe siècle, on sait que la date théorique de la naissance de Jésus est probablement fausse, avec un décalage de sept années.

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Publié le 29 décembre 2023 à 15h27 (republication de l’article du 29 décembre 2016 à 09h53)

Temps de Lecture 1 min.

« Madonna di Crevole », de Duccio di Buoninsegna (vers 1255-1260), conservée au musée de Sienne (détail).

Sans la décision arbitraire d’un moine du VIsiècle, nous serions en fait en 2030 et non pas en 2023 et nous apprêterions à fêter le passage en 2031 selon les calculs de l’astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630) publiés en 1614 dans De vero anno quo æternus Dei Filius humanam naturam in utero benedictæ Virginis Mariæ assumpsit (que l’on pourrait traduire par « Au sujet de la véritable année où le Fils éternel de Dieu a pris nature humaine dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie »).

Doutant des dates établies par ses prédécesseurs concernant l’an 1, Johannes Kepler se concentre sur « l’étoile de Bethléem », citée dans la Bible comme l’astre annonçant aux rois mages la naissance de Jésus, même si une étoile dans le ciel ne peut pas indiquer un lieu précis sur Terre.

Cette « étoile » est selon lui un simple alignement des planètes Jupiter et Saturne, qui crée un point lumineux dans la nuit et que l’œil exercé peut repérer. Il détermine selon la trajectoire des planètes que cet alignement n’a pu avoir lieu que sept ans avant Jésus-Christ lui-même, vers le 12 avril, le 3 octobre ou le 4 décembre de l’an – 7.

Les calculs de Kepler seront bien plus tard confirmés par le pape Benoît XVI, qui mentionna en 2012 une date « à fixer quelques années auparavant » d’environ « six ou sept années » dans L’Enfance de Jésus. Moins catégorique que l’astronome allemand, il estime que ce pourrait bien être de « quatre années » selon les « tables chronologiques chinoises ».

Une date arbitraire qui remonte au VIe siècle

Alors d’où vient la convention qui a abouti à déterminer « l’année zéro » des astronomes ? Tout remonte au VIsiècle et aux travaux d’un moine romain, Denys le Petit, rappelait Libération pour les festivités de l’an 2000. A la demande du pape Jean Ier, l’ecclésiastique, qui est aussi mathématicien et astronome, « s’engage dans une refonte complète du découpage du temps à partir de la foi chrétienne ». Cette réforme sera approuvée par le pape Jean II en 533.

Adieu la date flottante de la naissance du Christ, qui, pendant deux siècles, est célébrée le 19 avril, le 28 mars ou encore le 6 janvier ; le moine décide de faire débuter l’année chrétienne le 25 décembre, date de naissance du Christ selon lui, et non plus à Pâques, qui commémore la résurrection de Jésus.

Le VIe siècle ne connaissant pas l’usage du zéro, Denys le Petit fait commencer son ère chrétienne en l’an 1. Mais surtout, des erreurs de calculs et de reconstitution historique conduisent à décaler l’année de naissance de Jésus : selon des historiens, ce dernier serait né sous le règne de Hérode, qui est mort en… – 4 avant J.-C.

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