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Qui défend vraiment le revenu universel, idée à la mode de la présidentielle 2017 ?

Plusieurs candidats de gauche revendiquent la création d’un revenu universel. Une expression derrière laquelle se cachent des projets distincts.

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Publié le 03 janvier 2017 à 18h52, modifié le 17 janvier 2017 à 17h45

Temps de Lecture 2 min.

Les candidats favorables au revenu universel.

Considéré jusqu’à il y a peu comme une utopie, le revenu universel est désormais une idée à la mode dans la classe politique française. Après avoir fait consensus dans la primaire écologiste, le sujet apparaît comme l’une des grandes lignes de fracture entre les candidats à la primaire de la gauche.

Benoît Hamon, Manuel Valls et Jean-Luc Bennahmias tentent de s’en faire les champions, quand Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et François de Rugy le jugent irréaliste. Mais derrière des positions de principe se cache une grande variété de positions ; car tout le monde ne met pas la même chose derrière l’expression « revenu universel ».

Qu’est-ce que le revenu universel ?

Un revenu qui serait versé à tous les citoyens sans condition et tout au long de leur vie, pour leur permettre de subsister, en complément ou en remplacement de revenus du travail. Certains le défendent au nom de l’autonomie et du développement personnel des citoyens, pour repenser la place du travail dans la société ; d’autres mettent en avant un argument plus pragmatique : le partage de la richesse dans une nouvelle société robotisée, où il n’y a plus suffisamment de travail pour tout le monde.

Les avocats traditionnels du revenu universel, comme le Mouvement français pour un revenu de base, estiment qu’il doit être :

  • inconditionnel (versé que l’on travaille ou non) ;

  • universel (versé que l’on soit étudiant, salarié ou retraité) ;

  • individuel (versé quelle que soit la situation financière des autres membres du foyer) ;

  • cumulable (avec un salaire ou d’autres prestations) ;

  • automatique (versé sans que la personne doive en faire la demande) ;

  • permanent (perçu sans interruption tout au long de la vie, à partir de la naissance).

Les prestations sociales actuellement versées en France ne correspondent pas du tout à ce modèle, car elles dépendent :

  • de l’âge (les conditions d’accès au RSA diffèrent selon que la personne a plus ou moins de 25 ans) ;

  • du statut (de 18 à 25 ans, le RSA n’est versé qu’aux personnes qui travaillent ; au-dessus de 25 ans, il n’est pas ouvert aux étudiants) ;

  • des revenus (le montant du RSA et de la prime d’activité dépendent des ressources de la personne) ;

  • de la demande (il faut réclamer le RSA ou la prime d’activité pour la recevoir).

Qui le propose véritablement ?

Seuls cinq des principaux candidats déclarés à l’élection présidentielle prônent un revenu universel véritablement inconditionnel et universel, en phase avec l’esprit originel de ce projet :

Manuel Valls a tenté de « récupérer » le concept en tant que premier ministre, puis comme candidat à la primaire de la gauche. Mais en réalité, ce qu’il prône est un « revenu décent », versé seulement aux plus précaires pour leur assurer un minimum d’existence. Bien que plus élevé que chez certains de ses adversaires (entre 800 et 850 euros), ce projet n’est donc ni universel, ni inconditionnelce qu’il a admis lui-même en disant que cela « n’aurait aucun sens » car trop « coûteux ».

Comme lui, le candidat LR François Fillon prône une fusion de toutes les aides sociales en une prestation unique, mais avec un objectif différent : plutôt que de fixer un plancher de revenus à 800-850 euros comme Manuel Valls, il veut au contraire plafonner le cumul de toutes les aides sociales à 75 % du smic (847 euros), comme Laurent Wauquiez le proposait en 2011.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Droite, gauche : à chacun son revenu universel
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