Les insectes pollinisateurs menacés par la disparition d’espèces de plantes
La disparition de plantes en raison du changement climatique peut entraîner des pertes subséquentes de plusieurs espèces animales. Parmi celles-ci, les insectes pollinisateurs sont particulièrement menacés, d’après une étude menée par une équipe internationale de chercheurs, dont font partie des biologistes de l’Université de Mons (UMONS).
- Publié le 04-01-2017 à 13h33
Les chercheurs ont réalisé une modélisation de la vulnérabilité au changement climatique de plus de 700 espèces animales et végétales présentes en Europe. Selon leurs conclusions, publiées dans la revue scientifique «Nature communication», les insectes qui dépendent d’interactions avec des plantes spécifiques sont particulièrement sensibles à la disparition de ces dernières.
La campanule, par exemple, est une plante qui sera particulièrement affectée par le changement climatique, selon les chercheurs. Or, elle est une ressource en nourriture essentielle pour une espèce d’abeille coupeuse de feuille appelée Chelostoma rapunculi. Sa disparition pourrait donc entraîner l’extinction de l’hyménoptère si celui-ci ne rétablit pas d’interactions avec d’autres végétaux.
«L’extinction locale d’animaux ou de plantes peut entraîner une réaction en chaîne d’autres extinctions à l’intérieur de réseaux écologiques complexes où chaque espèce est interconnectée», explique le Dr. Matthias Schleuning, de l’institut de recherche allemand Senckenberg. Cet effet domino est particulièrement important pour les espèces animales qui interagissent avec un petit nombre de plantes ou dont le cycle de développement dépend entièrement de plantes spécifiques. En conséquence, les insectes pollinisateurs comme les abeilles sont les plus exposés, en comparaison aux oiseaux qui tendent à être plus flexibles dans le choix de leurs ressources alimentaires.
A l’opposé, les chercheurs n’ont observé qu’un effet mineur de l’extinction de certains animaux sur les plantes.