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Arabie saoudite. La loi conforte l’esclavagisme moderne

Quatre mois de prison et 300 coups de fouet pour 49 travailleurs étrangers de Ben Laden Group, non payés.

Publié le 5 janvier 2017

Jusqu’où ira le royaume des Saoud en matière d’injustice et de déni des droits de l’homme ? Une information publiée mardi par le journal local Al-Watan interroge vivement. Le quotidien y annonce que 49 travailleurs étrangers ont écopé mardi de quatre mois de prison et de 300 coups de fouet pour « dégradation de biens publics et incitation à des troubles ». D’autres ont récolté quarante-cinq jours de prison par un tribunal de La Mecque. Les ouvriers condamnés sont des employés de Ben Laden Group – entreprise familiale fondée en 1931 par le père de l’ex-chef d’al-Qaida. Après des mois d’impayés par le géant de la construction, certains ont décidé l’an dernier de faire entendre leur voix dans un pays où les syndicats sont interdits. En mai 2016, le quotidien Arab News rapporte ainsi que « des travailleurs, en colère, avaient mis le feu à plusieurs bus de Ben Laden Group à La Mecque ». Les autorités avaient alors confirmé que sept bus avaient été incendiés sans en préciser la raison.

70 000 ouvriers licenciés l’an dernier par Ben Laden Group

En se réfugiant derrière la crise du pétrole téléguidée par Riyad en personne, ces mêmes autorités ont expliqué que l’effondrement des recettes pétrolières était la cause des retards de paiement. Aussi les 70 000 ouvriers licenciés l’an dernier par Ben Laden Group attendent-ils toujours leurs salaires, tout comme des dizaines de milliers d’autres employés de Saudi Oger, firme dirigée par l’indéfectible ami du royaume wahhabite, le tout nouveau premier ministre libanais Saad Al Hariri. Pour ces travailleurs souvent originaires du Bangladesh, d’Inde, du Pakistan ou du continent africain, il s’agit d’une triple peine. Floués de plusieurs mois de salaires, ils sont donc depuis mardi sous le coup d’une décision judiciaire. La grande majorité d’entre eux souffrent aussi d’être assignés à résidence sur le territoire saoudien, à cause de la kafala, un point de droit obligeant les ouvriers à être parrainés par un employeur saoudien pour pouvoir entrer… et sortir du pays. Une contrainte qu’il ne vaut mieux pas non plus dénoncer.

Au printemps 2016, Abdul Sattar Makandar, un Indien qui avait publié une vidéo dans laquelle il se plaignait de ne pouvoir retourner dans son pays, avait été emprisonné en vertu d’une loi saoudienne interdisant de « diffuser de fausses informations » sur les réseaux sociaux.


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